Pour le président syrien, la soif d’hégémonie des Etats-Unis provoque ravages et effondrements des Etats de par le monde. Leur ingérence dans le conflit syrien vise à «sauver ce qui reste» de la prédominance mondiale américaine, estime le leader syrien.
Dans une interview au magazine iranien Tehran Foreign Policy Studies Quarterly mercredi 5 novembre, le président syrien Bachar el-Assad a affirmé que les Etats-Unis recouraient à la force chaque fois qu’ils craignaient qu’un défi à leur influence et à leur capacité de contrôler l’agenda international unilatéralement n’apparaisse.
«Les Etats-Unis se basent sur un principe de prédominance sur les autres Etats et c’est ainsi depuis qu’ils ont profité de l’effondrement de l’URSS en mettant en place un contrôle unilatéral qu’ils exercent jusqu’à ce jour sur ce monde », affirme Bachar el-Assad.
Sauver les restes de l’hégémonie américaine
«Aujourd’hui, les Etats-Unis mènent des guerres dans le seul but de consolider leur projet de contrôle total, en lançant des attaques contre tous ceux qui s’opposent à leur domination», a déclaré Assad, en soulignant que Washington rejetait et refusait de reconnaître le nouveau rapport des forces dans les affaires mondiales, et la montée en puissance des autres Etats. Une politique qu’on retrouverait donc en premier lieu en Syrie : «Ce qui se passe en Syrie est une tentative de sauver ce qui reste de l’hégémonie américaine et occidentale dans le monde.»
«La seule chose que les Américains ont réussi de faire est la création de problèmes et la destruction d’Etats, rien d’autre» déplore le président syrien selon lequel ils ont recours à tous les moyens pour infliger des défaites à leurs rivaux idéologiques, en recourant entre autres au «terrorisme», aux opérations psychologiques et aux pressions économiques.
La guerre médiatique, la plus efficace
Cependant, le leader syrien pense que c’est la couverture biaisée du conflit réalisée par les médias traditionnels qui porte l’un des coups les plus importants aux rivaux de l’Amérique : «Ici, nous ne parlons pas seulement de l’état d’esprit des fonctionnaires, mais [aussi] de celui des gens, de l’analyse erronée de ce qui se passe et du fait que les choses sont présentées d’une manière déformée».
Selon lui, si la Syrie parvenait à résister à la pression et à déraciner le terrorisme de son sol, cela ouvrirait la voie à la «diffusion d’idées de développement autonome dans le monde – ce que l’Occident craint le plus», estime Assad, ajoutant que «ce qui se passera en Syrie aura un impact sur le plan politique».
Les guerres, pour l’intérêt des puissants
Le président syrien ne croit pas que la politique étrangère américaine puisse changer dans un avenir proche, étant donné que les guerres servent l’intérêt de puissants groupes de pression américains, notamment les lobbies des armes et du pétrole : «Il est inutile d’analyser la politique des Etats-Unis avec le sens commun, comme elle est guidée par les intérêts des différentes factions.»
Plus tôt, Moscou a évoqué ses préoccupations au sujet de l’impact possible de la tentative des Etats-Unis de renverser le président syrien en ayant recours à une agression militaire directe. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a averti qu’une telle entreprise conduirait à un «mouvement tectonique terrible non seulement dans le pays, mais dans toute la région».
Source: RT