Le Wall Street Journal a rapporté que l’Iran avait réussi à trouver des failles dans les défenses aériennes israéliennes « par tâtonnements », les pénétrant avec un succès croissant au cours des derniers jours de la guerre de 12 jours.
Le journal a expliqué que le doublement du pourcentage de missiles pénétrant les défenses aériennes israéliennes « démontre que même les systèmes les plus avancés au monde sont vulnérables ».
À la lumière de ces éléments, le journal a averti que la récente guerre israélienne contre l’Iran « sert de leçon aux pays dotés de défenses antimissiles avancées et à ceux qui cherchent à s’en doter ».
Concernant les « essais et erreurs », le Wall Street Journal explique que Téhéran a « modifié sa tactique, trouvé des failles dans le blindage israélien, modifié le calendrier et le schéma de ses attaques et accru la dispersion géographique de ses cibles ».
Alors que l’Iran a commencé à lancer des missiles plus sophistiqués et à plus longue portée depuis des points situés au cœur du pays, à mesure que la guerre se poursuivait, il a lancé moins de missiles, tandis que son taux de réussite augmentait, affirme le journal.
L’Iran est passé du tir de vastes barrages de missiles la nuit à des vagues plus petites pendant la journée, depuis des emplacements plus diversifiés.
Téhéran a continué de tester les missiles intercepteurs israéliens en modifiant leurs schémas de lancement, en ciblant des zones éloignées et en variant les intervalles entre les attaques.
Dans ce contexte, le journal a rapporté des données de l’Institut juif pour la sécurité nationale américaine (JINSA), basé à Washington, selon lequel le nombre de missiles iraniens pénétrant les défenses aériennes israéliennes avait doublé au cours de la seconde moitié de la guerre par rapport à la première.
Selon les données du JINSA, la série d’attaques iraniennes la plus réussie a eu lieu le 22 juin, deux jours seulement avant la fin de la guerre, lorsque « 10 des 27 missiles tirés ont touché Israël ».
Ces données indiquent que l’Iran « a réussi à adapter sa façon de tirer, le moment où il tire et les moyens qu’il utilise », a expliqué Ari Cicurel, directeur adjoint de la politique étrangère du JINSA.
Parallèlement à ces données, une analyse des déclarations publiques israéliennes indique également que le taux d’interception de missiles a diminué pendant la guerre, comme le confirme le Wall Street Journal.
Le journal a également évoqué quatre couches de la défense aérienne israélienne que les missiles iraniens ont pu pénétrer lors de l’opération « True Promise 3 ». Cette défense aérienne israélienne considérée comme « l’une des meilleures au monde a été développée en partenariat avec les États-Unis ».
Cependant, « tout système de missiles, même aussi avancé que celui d’Israël, finira par être pénétré », selon Raphael Cohen, chercheur principal en politique à la RAND Corporation, un groupe de réflexion affilié au ministère américain de la Défense.
La première couche
La première couche est constituée de missiles Arrow 3, qui détruisent des cibles jusqu’à environ 2 500 km de distance à des altitudes extra-atmosphériques.
Cette couche comprend également les missiles intercepteurs SM-3 de l’US Navy, également appelés Aegis, qui peuvent engager des missiles à l’intérieur et à l’extérieur de l’atmosphère et détruire des cibles jusqu’à environ 1 120 km de distance.
La deuxième couche
Dans la deuxième couche, les missiles qui évitent l’interception hors atmosphère interagissent dans l’atmosphère avec le missile Arrow 2, qui intercepte les missiles balistiques à longue portée.
Dans cette couche se trouve le système de défense antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), un système américain de défense antimissile balistique pouvant servir de système de secours contre les missiles à l’intérieur ou à l’extérieur de l’atmosphère, à condition que leur portée soit d’environ 300 km.
Troisième couche
Dans la troisième couche, le système Fronde de David assure une défense contre les missiles lourds et de moyenne portée dans un rayon de 300 km, ainsi que contre les missiles de croisière, grâce à un mécanisme « kill-kill » dans l’atmosphère.
Quatrième couche
Dans la quatrième couche, le système Dôme de Fer assure une protection contre les missiles à courte portée, les roquettes et les obus de mortier dans un rayon d’environ 120 km.
Ce système priorise les menaces visant les zones peuplées ou les sites stratégiques et intercepte les fragments de missiles et de drones.
Source: Média