Le parquet de Paris a annoncé avoir approuvé une plainte contre le président syrien de transition, Ahmad al-Charaa (alias Golani), et plusieurs de ses ministres, pour des accusations de génocide, de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité.
La plainte, déposée par le Collectif franco-alaouite (CFA), dont la chaine satellitaire libanaise d’information Al-Mayadeen a obtenu une copie, accuse al-Charaa et un certain nombre de ses ministres « d’avoir commis des crimes contre l’humanité contre des membres de la secte alaouite en Syrie, en lien avec les massacres qui ont eu lieu entre décembre 2024 et mars 2025 ».
Outre al-Charaa, la plainte inclut également le ministre de la Défense Mouhraf Abou Qasra, le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Shaibani, le ministre de l’Intérieur Anas Khattab et le commandant de la 25e division militaire Mohammed al-Jassem.
Le communiqué publié par le groupe franco-alaouite a indiqué que « les attaques lancées par des unités de la nouvelle armée syrienne (25e division), de la Sûreté générale et des milices pro-gouvernementales ont délibérément ciblé des civils alaouites et certaines familles chrétiennes et sunnites qui cherchaient à les protéger ».
Les victimes ont été ciblées par des tirs directs, délibérés et prémédités. Des cas de massacres de civils, y compris d’enfants, ont également été documentés, ainsi que des mutilations de cadavres.
Le communiqué a souligné également que « les attaques ont entraîné la mort de milliers de civils, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, dont la plupart étaient membres de la confession alaouite, sur la base des directives émises par al-Charaa, qui a explicitement déclaré l’état de mobilisation générale contre la confession alaouite et s’est délibérément abstenu de donner des ordres pour arrêter les massacres, bien qu’étant pleinement consciente de leur ampleur et de leur nature brutale ».
Le communiqué a ajouté que « même s’il est difficile de documenter le nombre total de victimes, compte tenu de la présence de fosses communes et d’un grand nombre de personnes disparues, les estimations indiquent que plus de 30 000 civils ont été déplacés vers les forêts environnantes et au Liban. Des milliers de civils sont également actuellement réfugiés dans la base militaire de Hmeimim, où sont stationnées les forces russes. Leur nombre est estimé à plus de 10 000 ».
Cette action en justice constitue la première de ce type en France contre al-Sharaa. Cela coïncide avec une manifestation organisée par le groupe franco-alaouite devant le Palais de Justice de Paris demain, samedi, pour pleurer les victimes de l’attaque sur les villes côtières syriennes.
Il convient de noter qu’Amnesty International a précédemment déclaré que les événements sur la côte syrienne constituent des « crimes de guerre », tenant les autorités de Damas responsables du chaos sanglant qui a ravagé la région.
Jeudi, la présidence syrienne a indiqué avoir prorogé de trois mois le mandat de la commission nationale chargée d’enquêter sur les massacres contre la communauté alaouite dont est issu le clan Assad.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 1.700 civils, en grande majorité des alaouites, ont été tués. Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des jihadistes étrangers ont été rendus responsables.
Source: Médias