Au moins 19 enfants et deux adultes sont tombés sous les balles d’un tireur dans une école primaire du Texas, le mardi 24 mai. Cette effroyable fusillade a immédiatement relancé le débat sur le contrôle des armes à feu aux États-Unis, mais sans aucune perspective de solution.
« Encore un massacre. […] Pourquoi ? Pourquoi acceptons-nous de vivre avec ce carnage ? », s’est impatienté le président américain, Joe Biden, en réaction à la fusillade d’hier, qui survient un peu plus d’une semaine après une autre tuerie à Buffalo.
Cette fois-ci, c’est un adolescent de 18 ans, Salvador Ramos, qui aurait ouvert le feu dans l’école primaire Robb, à Uvalde, une petite ville située à l’ouest de San Antonio, au Texas.
Juste avant de perpétrer cette tuerie, l’assaillant aurait tiré sur sa propre grand-mère, a indiqué le gouverneur de l’État, Greg Abbott.
Puis, équipé d’un gilet pare-balles et d’un fusil, selon le sergent Erick Estrada du département de la Sécurité du Texas, il se serait enfui en véhicule qu’il aurait par la suite abandonné près de l’école après avoir eu un « accident spectaculaire ».
Vers 11 h 30 , retrouvé par la police, il s’est précipité à l’intérieur de l’école de 600 élèves âgés de 7 à 10 ans et a ouvert le feu dans plusieurs classes.
La pire depuis Newtown
Au moment de publier, le bilan de la fusillade était de 21 personnes : 19 enfants et deux adultes, dont une enseignante nommée Eva Mireles. Il s’agit de la plus meurtrière tuerie à avoir lieu dans une école depuis celle de Newtown en 2012.
Mardi soir, de nombreux parents étaient toujours en attente pour retrouver leurs enfants dans des scènes déchirantes devant le centre communautaire local.
Encore plusieurs blessés étaient considérés dans un état « critique » en fin de soirée selon les autorités, faisant craindre un bilan encore plus lourd.
Le suspect serait mort lui aussi, tué par la police. Le jeune homme était citoyen américain et étudiant à l’école secondaire d’Uvalde.
Les autorités ignoraient toujours ses motivations. Selon le chef de la police du district scolaire d’Uvalde, il aurait agi seul.
Sur les réseaux sociaux, il est associé à un compte Instagram, supprimé après la tuerie, qui contient plusieurs photos : deux autoportraits en noir et blanc où il apparaît vêtu d’une veste à capuche, les cheveux jusqu’à la nuque, et la photo d’un chargeur de fusil.
Sur un autre cliché, on voit également deux fusils semi-automatiques.
« Fatigué »
Dans son allocution, le président Biden a vite mentionné qu’il était temps d’agir. « Je suis tanné et fatigué [de tout ça] », a-t-il lancé.
Le président américain avait promis d’agir pendant sa campagne, mais il n’est pas en position parlementaire de faire adopter des actions audacieuses sur ce sujet ultra-sensible.
Plus près de nous, au Canada, la croissance de la violence armée et des coups de feu à Montréal inquiète aussi des militants.
« Oui, il y a des solutions. Il suffit de documenter les morts par armes à feu dans les pays avec beaucoup de contrôle et c’est radicalement moindre. Pas juste un peu », estime Nathalie Provost, une des survivantes de la tuerie de Polytechnique.
Source: Avec AFP