Les besoins financiers des écoles au Yémen où la rentrée a eu lieu ces derniers jours s’élèvent à 87 millions de dollars jusqu’à la fin de l’année, a dit à l’AFP Ted Chaiban, directeur de l’Unicef Moyen-Orient Afrique du Nord.
« Au cours des deux dernières années, nous avons fourni des primes pour les enseignants pour qu’ils puissent vivre », a notamment expliqué à l’AFP M. Chaiban lors d’un entretien.
Selon lui, l’Unicef et d’autres organisations internationales comme l’Unesco, le Global Partnership for Education (GPE), ont lancé « un appel aux donateurs cette année pour soutenir le paiement des primes » et des autres postes de dépenses en termes d’éducation. Et il manque 87 millions pour combler les besoins jusqu’à la fin de l’année, selon son organisation.
Depuis 2015, une coalition militaire emmenée par l’Arabie saoudite mène une guerre meurtrière contre le Yémen qui a fait des dizaines de milliers morts parmi les civils.
« Le Yémen est la crise humanitaire la plus sérieuse aujourd’hui », a ajouté M. Chaiban en soulignant une « combinaison de facteurs », comme l’instabilité, l’économie de guerre des infrastructures faibles.
« Et par dessus tout cela s’ajoute le Covid-19 », a-t-il poursuivi.
Basé à Amman, M. Chaiban a effectué cette semaine en Egypte un de ses premiers déplacements dans la région après l’éruption de l’épidémie de Covid-19. Il dit également se rendre à Djibouti.
Selon le responsable régional de l’Unicef, « quatre enfants sur cinq au Yémen ont besoin d’aide humanitaire. Sans cette aide, ils risquent la malnutrition, la maladie, la mortalité ».
Par ailleurs, il a estimé qu’environ 2.000 écoles étaient « inutilisables » en raison du conflit car elles ont été endommagées ou sont utilisées pour abriter des familles déplacées.
Du fait de cette situation, environ deux millions d’élèves ne sont plus scolarisés dans le pays. Et 5,8 millions d’entre eux ont encore accès aux écoles.
Par ailleurs, en raison de la crise sanitaire, la rentrée « cette année sera une année d’apprentissage mixte de façon à ce que les enfants soient partiellement à l’école, et partiellement chez eux » afin de décongestionner les écoles, a assuré M. Chaiban.
Dans le reste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, la rentrée se déroule également selon un mode d’éducation « mixte », a-t-il ajouté.
Au Yémen, parallèlement à son action sur l’éducation, l’Unicef aide à l’administration d’un programme d’aide financière pour 2,4 millions de familles dans le besoin.
Face à l’épidémie de nouveau coronavirus, l’Unicef a travaillé sur « plusieurs fronts » selon lui: diffusion d’information sur les réseaux sociaux pour atteindre un maximum de personnes dans la région, formation de travailleurs sociaux, fourniture d’équipements personnels de protection médicaux (PPE).
Source: Avec AFP