Le nouveau gouvernement libanais, présidé par le Premier ministre Hassan Diab, a obtenu la confiance du Parlement. Les votes des 84 députés qui ont participé à la séance de ce mardi 11 février, sur les 128, ont été distribués comme suit : 63 pour, 20 contre et une abstention.
Le gouvernement libanais dirigé par Hassan Diab s’est présenté le mardi 11 février à la séance parlementaire consacrée au vote de confiance, au milieu des mesures de sécurité prises par les forces de sécurité pour empêcher les manifestants d’atteindre la place du Parlement.
Ces derniers avaient tenté de supprimer certains des obstacles notamment des blocs de béton posés la veille à proximité du siège Parlement dans le centre-ville, et ont lancé des pierres , alors que les forces de sécurité lançaient des gaz lacrymogènes et utilisaient des canons à eau pour les disperser.
Son convoi attaqué par des pierres et des bombes molotov, le député Salim Saadeh, membre du Parti social-nationaliste syrien, a été blessé au visage et au corps et a du être hospitalisé. Il s’est tout de même rendu au Parlement où il a prononcé son discours pour discuter de la déclaration ministérielle. Son parti s’est abstenu d’accorder la confiance au nouveau cabinet.
Les blocs parlementaires qui n’ont pas accordé la confiance au gouvernement sont celui du « Futur », de lex-Premier ministre Saad Hariri, le parti « Forces libanaises » de Samir Geagea et le « Parti socialiste progressiste » de Walid Joumblatt.
Les forces politiques qui se sont absentées de la session de la Chambre des représentants, sont le bloc du parti des Phalanges ou « Kataeb », qui comprend 3 députés, le bloc « Al-Azm » dirigé par Najib Mikati et un certain nombre de députés indépendants.
Toutefois, le nouveau gouvernement a gagné la confiance des blocs parlementaires les plus influents dont le « bloc du Liban fort » du Courant patriotique libre (CPL), fondé par le président de la République Miche Aoun, le bloc « Loyauté à la résistance » du Hezbollah, le bloc « Développement et libération » du mouvement Amal dirigé par le chef du Parlement Nabih Berri, et le bloc « Garantie de la montagne ».
Diab : Notre mission est difficile
M.Diab a répondu aux interventions des députés et a déclaré: « Ce gouvernement est le pouvoir exécutif, mais c’est un gouvernement non politisé, même si ses ministres ont leur propre opinion politique. Il est conforme au cadre général que j’ai défini depuis le premier jour d’affectation, soit un gouvernement de spécialistes non partisans, et parce que nous nous sommes également soumis nous-mêmes à un baptême difficile, pour résoudre une équation complexe, car notre mission est difficile. »
Il a ajouté: « sans le soulèvement libanais, ce gouvernement n’aurait pas vu le jour. Il est tenu de soutenir les demandes des Libanais et de lancer le projet de sauvetage, car les défis sont quasi- catastrophiques et la capacité de les surmonter est fragile. »
Le Liban connait depuis le mois d’octobre dernier un mouvement de contestation inédit pour protester contre la corruption qui ronge l’appareil d’Etat alors qu’il traverse l’une de ses pires crises économiques.
M. Diab a ajouté: « Le gouvernement travaillera sur la gestion participative avec toutes les composantes de la communauté libanaise dans un souci de sauvetage, or la boule de feu roule rapidement et le gouvernement essaie dériger des obstacles devant elle pour l’arrêter et réduire son élan. »
Il a conclu: « Le danger de tomber n’est pas une illusion, mais nous voulons relever le pays. Nous ne pouvons le faire si des gens par derrière attendent l’occasion pour nous pousser dans l’abîme. »
Source: Médias