La visite en ‘Israël’ d’une délégation religieuse se faisant passer pour des « imams d’Europe » et leur rencontre avec le président Isaac Herzog ont suscité une vague de colère et de condamnations, notamment au vu de l’agression israélienne en cours dans la bande de Gaza et des crimes quotidiens commis contre les civils palestiniens.
Des vidéos publiées par le compte « Israël en arabe » montrent Herzog recevant la délégation à al-Qods occupée, dirigée par l’imam franco-tunisien Hassan Chalghoumi, connu pour ses positions controversées en faveur de la normalisation et ses relations publiques avec les entités du lobby pro israélien en Europe.
Dans une déclaration faite lors de la rencontre, Chalghoumi a déclaré : « La guerre qui a éclaté après le 7 octobre est une guerre entre deux mondes. Vous représentez le monde de l’humanité et de la démocratie », dans un discours qualifié de tentative flagrante de blanchir l’occupation et de fermer les yeux sur ses crimes persistants.
Les réactions sur les réseaux sociaux n’ont pas tardé à fuser, militants et prédicateurs exprimant leur profonde colère, affirmant que Chalghoumi et ses collègues ne représentent pas les musulmans européens, mais plutôt des programmes douteux visant à légitimer l’occupation sous couvert de religion.
Le prédicateur marocain Ilyas Rashid a commenté : « Après enquête et examen, il est apparu clairement que la délégation ne comprenait qu’une seule personne portant le titre d’imam, tandis que les autres ne sont que des administrateurs ou des fidèles sans titre religieux officiel. » Il a demandé : « Pourquoi, alors, les médias sionistes ont-ils insisté pour les appeler imams ?»
Il a expliqué dans une publication sur sa page Facebook qu’« il ne s’agit pas d’un faux pas, mais plutôt d’un plan prémédité visant à saper la confiance dans les érudits et à déformer l’image des imams et des chaires dans les sociétés islamiques. » Il a ajouté : « Lorsque les gens remettent en question leurs symboles religieux, c’est la nation tout entière qui est en proie à la désintégration et aux troubles.»
De son côté, l’écrivain Ahmed Al-Omari a considéré cette rencontre comme un « faux témoignage » visant à dissimuler les crimes de l’occupation et à lui donner un faux visage démocratique.
Il a tweeté sur son compte X : « Al-Qods occupée n’est pas une arène pour les relations publiques, mais plutôt un symbole de la foi et de l’identité de la nation. L’abandonner est une trahison des principes.»
De son côté, l’écrivain et militant Abu Zaid Al-Andalusi a estimé que le véritable objectif de ces mouvements n’est « pas innocent », mais vise plutôt à absoudre l’entité sioniste des crimes de génocide, de famine et de meurtre d’enfants et de femmes à Gaza en promouvant une scène de normalisation déguisée sous un couvert religieux.
Al-Andalusi a ajouté, dans un tweet publié sur la plateforme X, que ces visites visent principalement l’opinion publique européenne et occidentale, qui commence à manifester une opposition croissante à l’occupation, notamment après la hausse de l’indignation populaire et des défenseurs de droits humains à l’échelle mondiale face aux massacres à Gaza.
Il a expliqué que derrière ces mouvements se cachent des régimes arabes et des organismes officiels qui ont accaparé les plateformes musulmanes en Europe et s’efforcent de les instrumentaliser pour servir le discours de l’occupation, la prémunir d’un isolement international croissant et dissimuler ses atrocités contre le peuple palestinien.
L’Observatoire marocain contre la normalisation a qualifié cette visite de « crime anormal », soulignant que les visiteurs ne représentent pas les musulmans d’Europe, mais plutôt des individus recrutés par des intérêts douteux.
L’Observatoire a révélé dans un communiqué reçu par Quds Press que le seul imam de la délégation était Youssef Musaibah, l’imam de la mosquée Bilal dans la ville Alkmaar, aux Pays-Bas. La mosquée elle-même a publié un communiqué le désavouant, le suspendant de ses fonctions et ouvrant une enquête judiciaire à son encontre.
L’Initiative des imams, des prédicateurs et des orateurs aux Pays-Bas a également fermement condamné cette visite, la qualifiant de « stigmatisation de la normalisation qui ne reflète pas la libre conscience islamique » estimant que « la Palestine n’est pas seulement une question politique, mais plutôt une question de foi et de dignité qui ne peut être ni altérée ni compromise ».
Ce qui a le plus suscité le ressentiment durant cette visite a été la participation de la délégation à une prière talmudique au Mur d’al-Buraq, sous prétexte qu’il s’agit du Mur des Lamentations, en violation flagrante des constantes islamiques et historiques, et des résolutions internationales confirmant que le mur est un legs purement islamique.
Traduit du site Quds Press
Source: Média