La Turquie progresse vers les bases arrières de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans des montagnes du nord de l’Irak, a affirmé lundi le ministre turc de l’Intérieur, ajoutant qu’une opération n’était qu’une « question de timing ».
Le PKK, une organisation classée « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux, mène depuis 1984 une sanglante rébellion sur le sol turc, mais son état-major se trouve dans les monts Kandil, une zone difficile d’accès dans le nord de l’Irak, près de la frontière.
« Pour nous, Kandil n’est plus une cible lointaine. Nous avons pris le contrôle de pas mal de positions (…), notamment dans la région du nord de l’Irak », a déclaré lundi le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu.
« Ce qui nous importe, c’est le timing. Ce n’est pas une question de (mener ou non une) opération, mais de timing. Kandil deviendra un endroit sûr pour la Turquie », a-t-il affirmé lors d’un entretien avec l’agence de presse étatique Anadolu.
L’armée turque semble avoir multiplié au cours des dernières semaines les incursions dans cette zone qui est régulièrement bombardée par ses avions.
La semaine dernière, l’armée turque a annoncé la mort de quatre de ses soldats dans des affrontements avec le PKK dans le nord de l’Irak.
Ankara a plusieurs fois évoqué la possibilité de lancer une offensive transfrontalière dans le nord de l’Irak, sur le modèle de deux opérations militaires menées contre des rebelles kurdes dans le nord de la Syrie depuis 2016.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan exhorte régulièrement le gouvernement de Bagdad à agir contre les bases arrière du PKK dans le nord de l’Irak, menaçant dans le cas contraire d’intervenir.
Les déclarations de M. Soylu surviennent à moins de trois semaines d’élection législative et présidentielle cruciales en Turquie, où la dernière offensive contre une milice kurde syrienne jouit d’une forte popularité.
Le conflit kurde a repris de plus belle en 2015 après la rupture d’une fragile trêve qui a mis fin aux espoirs d’une résolution à court terme de cette crise, qui a fait plus de 40.000 depuis 1984.
Source: AFP