Les dirigeants des 28 pays de l’UE se sont accordés mercredi soir à Sofia sur une « approche unie » pour sauvegarder l’accord nucléaire iranien après la décision du président américain Donald Trump d’en retirer les Etats-Unis, a indiqué une source européenne.
Les chefs d’Etats et de gouvernements européens ont convenu qu’ils continueraient de soutenir l’accord, « pour autant que l’Iran le respectera » et « de lancer leurs travaux pour protéger les entreprises européennes affectées par la décision américaine », a expliqué cette source à l’AFP.
Les dirigeants européens ont parallèlement assuré qu’ils « répondraient aux inquiétudes (américaines) sur le rôle régional de l’Iran (au Moyen-Orient) et sur son programme de missiles balistiques », selon la source européenne.
Les 28 se sont par ailleurs mis d’accord pour se défendre face à la menace de la Maison Blanche d’imposer des droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens, en affirmant qu’ils ne négocieraient pas « avec un revolver sur la tempe ».
L’UE est exemptée jusqu’au 31 mai à minuit des taxes douanières américaines de 25% sur ses exportations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium.
Les Européens cherchent à obtenir une exemption permanente aux taxes douanières américaines sur l’acier et l’aluminium.
Mais pour l’exempter définitivement, Washington exige une plus grande ouverture du marché européen.
Si les taxes douanières américaines venaient finalement à être appliquées, l’UE a préparé des contre-mesures sur une liste de produits américains emblématiques, comme des jeans, des motos et certains produits alcooliques qu’elle menace de taxer lourdement.
En revanche, si elle était exemptée, l’Union européenne serait disposée à prendre des mesures de « coopération réglementaire volontaire » avec son partenaire américain, à oeuvrer à une réforme de l’OMC et « améliorer l’accès réciproque aux marchés pour les produits industriels, dont les automobiles », a confirmé la source à l’AFP.
« L’UE continuera à se battre pour un système international fondé sur des règles en dépit des récentes décisions (américaines) sur le changement climatique, les droits de douane et l’Iran », a ajouté la même source européenne à l’issue d’un dîner de travail à Sofia, à la veille d’un sommet des dirigeants européens sur les Balkans.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait auparavant fustigé « l’attitude capricieuse de l’administration américaine ».
Source: Avec AFP