La nouvelle doctrine nationale nucléaire rendue publique par le Pentagone le 2 février n’est pas passée inaperçue au Japon, où sont déployées des bases américaines. La colère s’est surtout manifestée parmi les Hibakusha, les survivants aux frappes atomiques de Hiroshima et Nagasaki.
Les Japonais qui ont survécu aux frappes atomiques des villes d’Hiroshima et de Nagasaki se disent en colère et préoccupés par la nouvelle doctrine nucléaire américaine.
«L’année dernière, l’activité des victimes des frappes atomiques a obtenu une reconnaissance avec le Traité d’interdiction des armes nucléaires proposé à l’Onu.
Cependant, si le Président d’une grande puissance vise à intensifier et à moderniser des armes nucléaires, il devient impossible de se débarrasser de ces armes à une époque où nous, les Hibakusha [survivants des frappes atomiques de Hiroshima et Nagasaki], sommes en vie. Je ressens une profonde colère», a déclaré le chef de Nihon Hidankyo, Toshiyuki Mimaki, cité par la chaîne de télévision NHK.
Selon le chef du groupe de discussion Hibakusha, Kôichi Cavanaugh, la nouvelle doctrine américaine «visant à développer des ogives nucléaires compactes, faciles à utiliser, réduit les obstacles à leur utilisation et augmente la menace d’une guerre nucléaire».
«Le Japon, où sont déployées des bases américaines, ne restera pas à leurs côtés», a-t-il déclaré.
Le Pentagone a publié vendredi sa nouvelle «Revue de la posture nucléaire» américaine dans laquelle il accorde une grande attention au développement des forces nucléaires russes. Parmi les autres menaces potentielles, sont cités la Corée du Nord, l’Iran et la Chine.
Le département américain de la Défense a souligné que les efforts des États-Unis seraient concentrés sur le développement des armes nucléaires de faible puissance. Par ailleurs, la nouvelle doctrine prévoit l’augmentation des dépenses militaires pour la modernisation de l’arsenal et le développement des éléments de la «triade nucléaire» américaine (missiles balistiques, sous-marins stratégiques et bombardiers).
Les États-Unis ont réitéré leur attachement à l’idée d’une réduction de leurs forces nucléaires tout en qualifiant l’accord de l’Onu sur l’abolition de ces armes comme n’étant pas conforme à l’ordre du jour actuel.
Source: Sputnik