Suite aux nouvelles sanctions de Washington à l’encontre de Téhéran , le ton ne cesse de monter entre l’Iran et les États-Unis.
Téhéran menace de quitter l’accord sur son programme nucléaire à cause de ces sanctions qui annulent l’effet de tous les accords conclus antérieurement. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères trouve que l’état des choses actuelles pourrait «torpiller l’équilibre des forces» dans la région en raison du caractère «irresponsable» des sanctions imposées par le président américain Donald Trump critiqué d’un « mauvais partenaire » par son homologue iranien Hassan Rouhani.
Ce dernier a prévenu le mardi 15-8 que son pays pourrait prochainement quitter l’accord nucléaire en cas de nouvelles sanctions américaines qui rompent les promesses liés à cet accord et l’ignorent.
Alors qu’ Oleg Morozov, membre de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), affirme que la Russie «fait tout pour dissuader l’Iran de commettre un tel acte», tout en soulignant que cette situation «résulte directement de l’incapacité des USA à être le gendarme du monde, le juge et le bourreau à la fois».
De même Sergueï Lavrov a déclaré ce mercredi lors d’une conférence de presse : «Quand ces sanctions sont utilisées pour détourner à son avantage un équilibre très délicat sur tel ou tel problème – à savoir l’équilibre atteint sur le programme nucléaire iranien- alors, je crois que ce sont des actions irresponsables qui peuvent nuire et torpiller cet équilibre»,.
Et d’ajouter: «Il ne faut pas lancer pareilles provocations, car il ne s’agit pas des intérêts nationaux d’un seul, ni des intérêts d’un pays, mais des intérêts d’une énorme région pour laquelle nous sommes intéressés à obtenir un statut non nucléaire.»
Pour sa part, le président du Conseil de politique étrangère et de Défense russe Fedor Loukianov estime que les sanctions américaines ne sont désormais plus efficaces.
«On ne peut pas considérer les sanctions comme un outil absolument inutile. Le fait que l’Iran ait accepté de conclure l’accord nucléaire est, d’une manière ou d’une autre, le résultat de sanctions très sévères qui avaient été adoptées contre ce pays pendant de longues années. La société iranienne était fatiguée et cherchait une issue. Cependant, il y a davantage d’exemples montrant que la politique de sanctions a engendré le résultat inverse – par exemple une guerre. Ce fut le cas en Yougoslavie et en Irak. Quand aucun camp n’a l’intention de céder, en fin de compte, on passe d’ultimatums de plus en plus intransigeants au recours à la force militaire.»
Quant au président du centre russe des communications stratégiques, Dmitri Abzalov, il estime que «tout instrument d’influence extérieure peut tourner en bien ou en mal en fonction de celui qui l’utilise. Si un bandit prenait le scalpel d’un chirurgien, cet outil médical sauvant la vie se transformerait en arme, en un simple couteau pour prendre la vie».
C’est précisément ce qui se passe actuellement avec la politique étrangère des USA, selon lui.
«Les congressistes, qui se sont fixés pour objectif de «donner une leçon» à Trump pour le pousser à être plus déterminé, prennent finalement le monde entier en otage des querelles politiques américaines», conclut l’analyste.
Source: Avec Sputnik