Le regain de popularité dont a bénéficié le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pendant la récente guerre contre l’Iran s’estompe à un moment où la pression monte en Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, selon l’AFP.
Un sondage publié au lendemain du cessez-le feu avec l’Iran le 24 juin, a révélé que 52% des personnes interrogées souhaitaient la fin du mandat de Netanyahu, contre 24% estimant qu’il devait rester en poste.
Près de deux tiers des sondés se prononçaient par ailleurs en faveur de la fin de la guerre à Gaza, contre 22% pour une poursuite des combats dans le territoire palestinien, selon cette étude de la chaine publique Kan 11.
Lors d’une des premières manifestations depuis la fin de la guerre avec l’Iran, des milliers de personnes ont exigé samedi soir un accord de cessez-le-feu permettant le retour des otages toujours retenus à Gaza et la fin de la guerre.
« J’en appelle au Premier ministre Netanyahu et au président Trump », a lancé dans la manifestation Liri Albag, ex-captice libérée en janvier dans le cadre d’une trêve entre le Hamas et l’entité sioniste. « Vous avez pris des décisions courageuses sur l’Iran. Prenez-en une tout aussi courageuse pour arrêter la guerre à Gaza et pour ramener (les otages) chez eux », a-t-elle dit.
Bennett: « Netanyahu doit partir »
Pour la première fois depuis le début de la guerre le 7-Octobre, Naftali Bennett, ancien Premier ministre et rival de Benjamin Netanyahu, a accordé un entretien à la presse israélienne.
« Face à l’incapacité du gouvernement à trancher, à la stagnation terrible et à la confusion au niveau politique, je propose maintenant de conclure un accord global comprenant la libération de tous les otages », a dit Bennett à la chaîne 12.
« Netanyahu doit quitter ses fonctions. Il est au pouvoir depuis 20 ans, c’est bien trop long, tout le monde est d’accord là-dessus. Il doit rentrer chez lui. Le peuple veut du renouveau, il veut la paix », a ajouté l’ancien dirigeant, qui ne cache pas son intention de se présenter aux prochaines élections, prévues fin 2026.
Lapid: « Aucun intérêt à poursuivre la guerre »
Le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid a pour sa part déclaré qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire.
« L’Etat d’Israël n’a plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza, elle ne fait que causer des dommages sur les plans sécuritaire, politique et économique », a dit Lapid.
Il a également affirmé que l’armée partageait son point de vue, tout en rappelant que des soldats israéliens mourraient régulièrement dans le territoire côtier palestinien.
Les opérations de résistance effectuées par les Brigades al-Qassam et al-Qods du Hamas et du Jihad islamique ont connu une importante recrudescence ces derniers jours. Les deux groupes ont revendiqué ce lundi deux attaques qui ont détruit un char Merkava et un bulldozer D9 dans la région de Absane à l’est de Khan Younes
« Le chef d’état-major Eyal Zamir s’est présenté hier (dimanche) devant le cabinet et a déclaré que les instances politiques devaient décider du prochain objectif. Cela signifie que l’armée n’a plus aucun objectif à Gaza », a dit Lapid tout en listant les conséquences néfastes de la guerre sur l’économie.
« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a expliqué M. Lapid en appelant à une concertation avec des pays arabes, dont l’Egypte, pour qu’ils prennent le contrôle de la bande de Gaza – ce qu’aucun pays n’a dit souhaiter pour le moment.
Lapid est connu pour ses prises de position contre l’actuel gouvernement israélien, l’un des plus à droite de l’histoire du pays.
Le guerre, un lourd fardeau
Le Haaretz a rapporté ce lundi le point de vue d’un officier dans le commandement de l’armée qui a assuré que « la poursuite de la guerre est devenu un lourd fardeau », soit en raison de la fatigue dans les rangs des militaires ou en raison de la hausse des soldats tués depuis que le gouvernement a violé le cessez-le-feu en mars dernier.
Plus de 30 soldats ont été tués depuis le 18 mars, dont 20 dans l’explosion d’engins, selon la radio militaire israélienne. Le Haaretz a recensé 20 militaires tués pour le mois de juin.
Il n’y a plus de frappes à réaliser contre le Hamas après deux ans de guerre qui puissent changer la donne actuelle, assure l’officier pour le quotidien israélien de gauche.
« Nous pouvons effectuer des pénétrations nouvelles et exercer davantage de pression mais nous faisons face à des restrictions importantes en raison de la présence des otages dans l’enclave ce qui augmente la tension dans les rangs des forces sur le terrain », a-t-il ajouté.
Après le cessez-le-feu entré en vigueur avec l’Iran le 24 juin, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée se concentrait « de nouveau sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».
Divisions dans le cabinet
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait évoqué dimanche des « opportunités » pour la libération des otages à Gaza, mais aucune piste solide n’a été avancée jusqu’à maintenant.
Sur les 251 personnes prises en captivité le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée d’occupation israélienne.
Lors de la deuxième réunion du cabinet de sécurité en moins de 24 heures, les ministres et les hauts responsables militaires et sécuritaires sont toujours divisés sur la libération des captifs et de l’avenir de la guerre dans la bande de Gaza. Certains exigent une cessation des hostilités pour permettre la libération des prisonniers, tandis que d’autres rejettent tout accord, même partiel, avec le Hamas, a rapporté l’Organisation de radiodiffusion israélienne ce lundi.
Source: Divers