Nouvel épisode du feuilleton des appels publics à la normalisation avec Israël. Sous le titre “al-Qods, capitale arabe et destination d’un pèlerinage sans restrictions pour tous les fidèles », un colloque a été tenu à Ashrafiyeh à Beyrouth, sous la présidence de l’ancien député Farès Souhaid, ancienne figure clé du camp du 14 mars.
Sans lancer un appel ouvert à la normalisation des liens avec l’Entité sioniste, les participants au colloque ont insisté sur l’importance de permettre aux chrétiens de faire le pèlerinage dans la ville sainte d’al-Qods occupée.
Farès Souhaid, qui avait appelé en avril dernier à faire la paix avec Israël, a placé les chrétiens du Liban devant trois choix : se noyer dans les crises internes, se rallier à une alliance des minorités, ou être le pont vers la paix !
Evitant de définir les traits de cette alliance des minorités, Souhaid a proposé « une initiative pour la paix, parce que les chrétiens ne pourront vivre que pour la paix »!
Cet ancien député a dit « accepter ce que les Palestiniens acceptent », des propos tenus en présence du directeur du centre d’études palestiniennes Tatwir, Hicham el-Debsi, connu pour sa proximité du président palestinien Mahmoud Abbas.
Prenant la parole, el-Debsi a averti que «le camp Aïn el-Helwé connaitra des événements très durs », appelant à la résistance « pacifique » contre l’occupant sioniste.
Dans la déclaration finale du colloque, les participants, dont des députés, d’anciens députés et ministres, ont appelé à ouvrir les portes d’al-Qods « pour un pèlerinage sans restrictions pour tous les fidèles, chrétiens, musulmans et juifs », à leur tête les chrétiens du Liban.
Alors que la grogne européenne monte contre les politiques de colonisation israéliennes, certains Libanais œuvrent pour accorder une légitimité gratuite à l’occupation.
En réaction, le patriarche Atallah Hanna, Archevêque de Sebastia du grec orthodoxe à Jérusalem, a dit craindre que « de tels appels au pèlerinage ne soient exploités dans le but de légitimer et de normaliser avec l’occupant, ce qui lui assurera une expansion plus importante, usant de la coordination et de la protection » de parties arabes.
« Réclamer le droit au pèlerinage est une épée à double tranchant. A travers cet appel, on cherche en réalité à normaliser avec l’occupation. Le mot « paix » est un mot doux et attirant, mais notre problème c’est que certaines parties nous parlent de la paix au détriment de la justice. Nous autres Palestiniens, n’allons pas fléchir devant ceux qui nous imposent la capitulation », a-t-il encore dit.
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