Après que la Russie a bloqué le projet de résolution franco-espagnole sur une no-fly zone à Alep, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a, de nouveau, appelé à limiter le droit de veto au Conseil de sécurité.
Auparavant, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest avait exprimé de « profondes préoccupations » quant à l’emploi par Moscou de son droit de veto à l’Onu.
« Les États-Unis sont déçus par la manière dont la Russie et parfois la Chine ont utilisé leur veto au Conseil de sécurité, restreignant les efforts internationaux destinés à réduire la violence en Syrie », a déclaré M. Earnest, déplorant le fait que la Russie avait employé son veto pour « protéger Assad ».
En septembre 2014, la France a proposé que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité s’engagent volontairement et collectivement à ne pas recourir au veto lorsque des atrocités de masse étaient commises, dont les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre à grande échelle.
En août 2015, cette initiative a été soutenue par le Royaume-Uni. Cependant, la Russie s’est prononcée contre cette idée.
Renoncer au droit de veto? Insensé, selon Moscou Intervenant lors de la 70e session de l’Assemblée générale de l’Onu, le chef du Kremlin Vladimir Poutine a souligné que le droit de veto était employé au sein du Conseil de sécurité depuis sa formation et que cette organisation n’était pas censée adopter une position unilatérale à l’égard de toutes les questions.
La semaine dernière, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein a lui aussi préconisé la limitation « sans délai » du droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Cependant, il n’existe aucun instrument légal permettant d’encadrer ou de limiter le droit de veto au Conseil.
Pour être approuvée, tout projet de résolution doit recevoir l’approbation des cinq membres permanents du Conseil de sécurité : le Royaume-Uni, la Chine, les Etats-Unis, la France et la Russie.
Dans le contexte actuel, les pressions exercées sur Moscou en vue de le pousser à accepter l’encadrement de son droit de veto visent directement à priver la Russie de la possibilité d’influer sur le cours des évènements en Syrie, dont les autorités ont demandé l’aide russe dans leur lutte antiterroriste.
De toute évidence, la Russie aura à trouver de nouveaux moyens diplomatiques pour être en mesure de défendre ses intérêts au Conseil de sécurité sans renoncer à la coopération avec les Américains sur la crise syrienne.
Source: Sputnik