Le magazine Military Watch spécialisé dans les armes et équipements militaires a révélé 5 raisons fondamentales qui expliquent le refus de l’Occident de fournir à l’Ukraine des chars modernes américains et allemands tels que les Leopard 2 ou les M1 Abrams.
Même refus pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, dont la demande a été faite une énième fois par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, directement après la cérémonie de l’officialisation par le président russe Vladimir Poutine de l’adhésion des régions du Donbass, de Kherson et de Zaporojié à la Russie, adhésion réclamée à travers les référendums réalisés dans ces régions.
S’agissant des raisons du refus de livrer les chars, la première en est selon Military Watch la crainte sérieuse que ces chars, dont dépendent l’OTAN et les pays alliés occidentaux à travers le monde ne tombent entre les mains des Russes.
La seconde, peut-être la plus importante selon le magazine, est que « les utilisations passées d’Abrams et de Leopard 2 contre des acteurs non étatiques ont soulevé des questions importantes quant à leur efficacité ».
L’organisation « Stars and Stripes » qui a évalué la réputation du char allemand a assuré qu’il « avait été bombardé lors de batailles avec des combattants de l’EI (Daech) » en Syrie.
Quant au magazine National Interest, il a qualifié de « choquantes” les performances de ces chars, estimant qu’ils n’ont pas de bonne armure et qu’ils « se sont révélés embarrassants au combat », bien qu’ils n’aient pas affronté des adversaires bien armés, faisant référence à la Russie.
L’article du Military Watch indique aussi que « l’armée turque a utilisé ces chars de la même manière contre les milices kurdes, et a également subi des pertes. Et les pertes d’Abrams irakiens étaient tout aussi graves. »
La troisième raison en est le coût de fonctionnement des Leopard 2 et Abrams M 1 qui est très élevé, car l’un d’eux utilise du carburant avec voracité et l’autre utilise des moteurs à turbine à gaz nécessitant beaucoup d’entretien.
La quatrième raison serait ces chars ne sont pas compatibles avec les stocks de blindage actuels en Ukraine, où l’intégration de nouveaux calibres de munitions constitue l’un des problèmes que cela peut causer.
En ce qui concerne la cinquième cause, elle est liée au fait que les chars occidentaux, contrairement aux chars russes et soviétiques, sont trop lourds pour emprunter des infrastructures civiles telles que les ponts et les routes, ce qui limitera les avantages qu’ils pourraient apporter à l’armée ukrainienne.
Selon Military Watch , bien que de nombreux pays occidentaux possèdent ces chars, aucun d’entre eux n’a soumis de demande à l’Allemagne ou aux Etats-Unis pour leur utilisation par un tiers, à savoir l’Ukraine.
Interrogé sur la possibilité pour les États-Unis de fournir des chars à l’Ukraine, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan a affiché une fin de non recevoir en déclarant vendredi 30 septembre : « Je n’exclus rien, mais je ne suis pas prêt à annoncer aujourd’hui que l’Ukraine fournira des chars ».
L’adhésion à l’OTAN « à un autre moment »
En même temps, Kiev s’est vu refuser une énème fois par Washington une demande d’adhésion à l’OTAN.
« Notre point de vue est que la meilleure façon de soutenir l’Ukraine est de fournir un soutien pratique sur le terrain, et le processus de Bruxelles pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN devrait être repris à un autre moment », a déclaré Sullivan lors d’une conférence de presse, après la demande présentée par Zelensky.
« Nous pensons que nous avons suffisamment de capacités sur le terrain en Europe pour fournir une dissuasion efficace, répondre à tout développement et honorer l’engagement que le président américain Joe Biden a pris aujourd’hui, de défendre chaque centimètre carré du territoire de l’OTAN », a ajouté Sullivan.
Il a poursuivi : « Les États-Unis veulent envoyer un message au reste du monde que quiconque soutient la Russie sera soumis à des sanctions ».
Mêmes réserves de la part du directeur général de l’Otan Jens Stoltenberg, qui continue de faire valoir la nécessité qu’il y ait l’unanimité des 30 États membres. Laquelle n’est pas encore acquise.
« Aucun consensus n’existe entre Alliés qui soulignent comme préalable les nécessaires réformes politiques et militaires », rappelait en mars dernier dans une note stratégique Amélie Zima, chercheuse à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, rapporte le journal français Le Parisien.
Les États-Unis et le Canada se sont dits favorables sur le principe à une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Otan vendredi soir… mais sans pour autant entériner une procédure accélérée.
La crainte d’une guerre OTAN/Russie
Cité par le journal français, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l’ONU, estime que l’argument de l’unanimité entre États membres dissimule des raisons plus profondes.
À commencer par le fait que « l’Ukraine est un pays en guerre, donc cela ferait rentrer l’Otan directement en guerre contre la Russie, ce que les États occidentaux ont toujours voulu éviter », développe-t-il.
L’article 5 du Traité de l’Otan stipule que si un pays membre est attaqué, chacun des autres États « considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres ».
“Si l’Ukraine était membre de l’Otan, rappelait le New York Times en mars, l’Alliance serait obligée de la défendre contre la Russie et d’autres adversaires.” C’est-à-dire de déclarer officiellement la guerre à la Russie de Vladimir Poutine.
Les États-Unis du président Joe Biden ont expliqué qu’ils ne voulaient pas empêcher l’Ukraine de déposer une candidature. La France et l’Allemagne y sont opposées, tandis que “d’autres pays membres européens sont méfiants, ce qui constitue un obstacle pour une alliance qui n’accorde son adhésion qu’à l’unanimité”.
Source: Divers