Un média israélien a révélé que ce sont les Etats-Unis qui étaient derrière les émeutes qui ont eu lieu en Iran pendant une dizaine de jours, regrettant que leurs efforts aient été avortés par les autorités iraniennes, mais évitant d’évoquer une quelconque implication israélienne.
« Les autorités iraniennes ont réussi à éteindre la vague de protestations, car il y a un très net déclin de leur taille et de leur force », a fait remarquer le chroniqueur pour les questions arabes de la chaine de télévision israélienne Channel 12, Ehud Yaari, qui regrette que « les efforts américains n’aient pas fonctionné », rapporte le site web de la télévision libanaise d’information al-Mayadeen.
Au lendemain de la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans, décédée après avoir été arrêtée le 13 septembre par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés », des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes iraniennes. Elles se sont mues en émeutes violentes au cours desquelles des policiers ont été attaqués aux couteaux, des gens ont été tués dans des conditions suspectes. Selon les sources officielles iraniennes, il y a eu 17 morts dont 4 policiers.
De même, ont été attaqués, détruits, incendiés des sites publics et gouvernementaux, des voitures de police et des ambulances…
Selon certaines sources sur les réseaux sociaux, des corans ont été brûlés, ainsi qu’une grande banderole du général martyr Qassem Soleimani, l’ex-chef de la force al-Qods des gardiens de la révolution et emblème iconique de la République islamique, tué en Iran en 2021 par les Etats-Unis. Des slogans hostiles au guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei ont été scandés.
Les émeutes se sont estompées
« Malheureusement, les autorités iraniennes ont réussi à mettre une lourde couverture (c’est-à-dire à les éteindre) sur la vague de protestations qui a eu lieu dans les villes iraniennes, et qui comprenait des attaques contre des sites gouvernementaux et aux cocktails Molotov contre les forces des Bassidjis, (le corps des volontaires, ndlr) qui dispersaient les manifestations », a déploré le chroniquer israélien.
Le vendredi 23 septembre, des manifestations ont été organisées dans plusieurs grandes villes iraniennes auxquelles ont participé des centaines de milliers d’Iraniens pour protester contre ces émeutes.
Le lendemain, l’agence iranienne Tasnim a indiqué que les rassemblements de protestation ont chuté de 90% dans la plupart des régions de l’Iran, après les rassemblements de soutien au pouvoir islamique en Iran.
Réduire les sanctions pour ouvrir Internet
Selon le chroniqueur israélien, « les Américains déploient des efforts pour ouvrir Internet, qui a été fermé par les autorités iraniennes pour perturber les réseaux sociaux, mais cela n’a pas aidé, et nous constatons une baisse très nette de la taille et de la force des manifestations, ainsi comme dans leur côté violent. »
Le ministre iranien de l’intérieur Ahmad Wahidi a révélé vendredi 23 septembre que « certains sites sur les réseaux sociaux ont dirigé les émeutes et attisé la bataille »
« Plusieurs parties des émeutes étaient le résultat de la formation de ces sites », a-t-il souligné, précisant que le ministère de l’Intérieur « a imposé des restrictions temporaires sur les sites de communication pour maintenir la sécurité du pays et la sécurité du peuple ».
Par la suite, le Trésor américain a publié « des directives pour élargir la gamme de services Internet disponibles pour les Iraniens malgré les sanctions américaines contre le pays ».
Commentant les mesures américaines, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré samedi que les États-Unis « ont toujours cherché à cibler la sécurité et la stabilité de l’Iran, mais qu’ils n’y sont toujours pas parvenus ».
M. Kanaani a ajouté que « les États-Unis, en réduisant la sévérité de certaines sanctions liées aux communications, tout en maintenant leur pression maximale, tentent de manière hypocrite de passer leurs objectifs anti-iraniens », soulignant que « les efforts pour violer la souveraineté de Téhéran ne resteront pas sans réponse. »
Positions kurdes iraniennes bombardées
Le samedi, les Gardiens de la révolution ont assuré avoir bombardé des sites de groupes kurdes iraniens terroristes dans le Kurdistan irakien, notamment celles du parti Komala et du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran.
Durant les émeutes, trois assassinats suspects perpétrés dans la province du Kurdistan iranien d’où était originaire la défunte Amini ont été déplorés par son gouverneur qui a dit suspecter un plan d’attaques meurtrières pour semer la zizanie dans cette région située au nord-ouest de l’Iran, aux confins avec le Kurdistan irakien.
Prônant des velléités séparatistes, ces groupes ont des bases dans le Kurdistan irakien où Américains et Israéliens œuvrent de concert pour déstabiliser la république islamique de l’intérieur, enrôlant des kurdes iraniens, selon un rapport Center for Strategic and International Studies. Cet influent think tank américain qui a compté dans son conseil d’administration des hégémonistes américains sionistes, à l’instar d’Henry Kissinger et Zbigniew Brzeziński, suggère aussi de s’appuyer sur les kurdes iraniens afin de rompre la continuité entre Téhéran et ses alliés dont le Hezbollah, selon un article de l’Orient publié en 2019.
Le jeu israélien hypocrite
Le CSIS est présidé par Thomas Pritzker, un milliardaire américain appartenant à l’une des plus riches familles américaines, issue d’une famille juive ukrainienne.
Force est de constater que Thomas Pritzker ne met pas de l’avant son sionisme et son soutien à l’entité sioniste.
A l’instar de l’intervention pour Channel 12 du chroniqueur Ehud Yaari qui occulte l’implication israélienne dans les émeutes en Iran et met de l’avant celle de Washington.
Serait-ce pour ne pas donner d’alibi aux Iraniens d’attaquer les sièges du Mossad dans le Kurdistan irakien, comme les gardiens de la révolution l’avaient fait le mois de mars dernier, préférant que ce soit les Américains qui en pâtissent…
Ou serait-ce parce que cette tentative de sédition a été avortée.
Les responsables et élites israéliens ont cette manie d’attribuer leurs échecs ou une part d’elles aux Américains. Ils l’ont fait en 2006, lors de leur fiasco face au Hezbollah. Tout en reconnaissant leur revers militaire, ils avaient toutefois argué que ce sont les dirigeants américains qui les avaient poussés à faire cette guerre.
Quelque soit la raison de cette hypocrisie israélienne, Libanais et Iraniens s’entendent sur le fait qu’il n’y a aucune différence entre les Etats-Unis et ‘Israël’ .
Source: Divers