Téhéran a traité par le mépris, lundi 7 décembre, l’exigence formulée par les Saoudiens d’être « consultés » avant toute éventuelle négociation entre les Etats-Unis et l’Iran à propos du programme nucléaire iranien.
« S’attarder trop longtemps sur le cas d’un pays médiocre de cette région n’apporte rien », a déclaré Saïd Khatibzadeh, porte-parole des Affaires étrangères iraniennes lors d’une conférence de presse en ligne.
« Chacun est libre de parler, mais eux feraient mieux de ne pas parler de ce qui ne les regarde pas afin de ne pas se mettre dans une position embarrassante », a ajouté M. Khatibzadeh, pressé de réagir à des propos tenus samedi à l’AFP par le prince Fayçal ben Farhan Al-Saoud, ministre des Affaires étrangères saoudien.
« Ce que nous attendons avant tout, c’est que nous soyons pleinement consultés […] dans ce qui se passe au sujet des négociations avec l’Iran », avait déclaré le prince Fayçal en marge d’une conférence sur la sécurité organisée à Bahreïn.
L’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015 menace de voler en éclats depuis que le président américain Donald Trump en a sorti son pays en mai 2018, avant de rétablir des sanctions sévères contre la République islamique.
En riposte, l’Iran s’est désengagé à partir de mai 2019 de la plupart de ses engagements clef pris à Vienne.
Depuis l’annonce de la victoire de Joe Biden à la présidentielle aux Etats-Unis, l’exécutif iranien multiplie les signaux d’ouverture à l’attention du prochain gouvernement américain alors que M. Biden a dit sa volonté de faire revenir son pays dans l’accord de Vienne.
Les conditions posées par l’ancien vice-président de Barack Obama pour un tel retour sont néanmoins jugées inacceptables à ce stade par Téhéran.
Alors que M. Biden et Berlin ont indiqué récemment vouloir de nouvelles discussions avec l’Iran sur ses activités nucléaires ou ses programmes de missiles, Téhéran exclut toute renégociation de l’accord de Vienne.
« Nous ne voyons aucun besoin de renégocier [un accord qui] a déjà été couché sur le papier » a déclaré M. Khatibzadeh.
« L’Europe et l’Allemagne doivent savoir que ce qui n’a pas pu être obtenu par la pression maximale [du gouvernement Trump] ne pourra pas l’être par d’autres moyens », a ajouté le porte-parole.
Source: Avec AFP