Une cour « antiterroriste » en Arabie saoudite a confirmé la condamnation à huit ans de prison prononcée contre l’un des fondateurs d’une association de défense des droits de l’Homme interdite, a annoncé mercredi le Gulf Center for Human Rights (GCHR).
Abdulaziz al-Shubaily, un des fondateurs de l’Association for Civil and Political Rights, dissoute en 2013, n’aura également plus le droit d’écrire sur les réseaux sociaux pendant huit ans après sa libération et ne pourra pas non plus voyager, a ajouté le GCHR dans un communiqué reçu à Dubaï. Le verdict, annoncé mardi, est « pratiquement le même » que celui prononcé en mai dernier contre M. Shubaily, a précisé le GCHR qui a des bureaux à Copenhague et à Beyrouth.
L’accusé a refusé de reconnaître cette cour parce qu’elle traite d’affaires de « terrorisme ».
M. Shubaily « a utilisé les réseaux sociaux pour appeler à des réformes et pour défendre les droits de la population » dans la monarchie absolue qu’est l’Arabie saoudite, pays ultraconservateur régi par une version rigoriste de l’islam, a indiqué le GCHR.
La condamnation de M. Shubaily et l’arrestation annoncée mardi de deux autres défenseurs des droits de l’Homme interviennent alors que le royaume a engagé des réformes économiques et sociales dans le cadre d’un vaste programme appelé « Vision 2030 ». Parmi ses nombreux objectifs, ce plan affirme que l’Arabie saoudite doit être « scrupuleuse sur les droits de l’Homme » et s’efforcer « d’écouter les vues des citoyens ».
Le GCHR a affirmé que le verdict contre M. Shubaily, « prononcé après une parodie de procès qui n’a pas respecté les normes internationales, s’inscrit dans une tendance adoptée par les autorités ».
Source: AFP