Est-ce une première marche arrière ? Cela en a l’air. Alors que le sixième navire iranien chargé de denrées alimentaires atteint les côtes vénézuéliennes faisant voler en éclat le régime des sanctions américaines et rétablissant surtout le corridor maritime golfe Persique-Caraïbes, Trump demande à rencontrer Maduro.
L’ambassadeur d’Iran à Caracas, Hojatollah Soltani, a déclaré qu’avec l’arrivée du navire chargé de denrées alimentaires, l’Iran va se lancer dans la distribution à prédominance alimentaire au Venezuela.
La livraison de nourriture au Venezuela intervient alors que l’Iran défiant les sanctions américaines contre Téhéran et Caracas, a déjà envoyé cinq pétroliers au Venezuela il y a quelques semaines pour approvisionner le pays en essence.
L’arrivée du sixième navire iranien au pays latino-américain en dépit des sanctions économiques sévères contre l’Iran et le Venezuela prouve l’inefficacité de ces sanctions et l’échec de la politique de pression maximale de l’administration Trump contre Téhéran.
Dans ce contexte, le président américain Donald Trump a laissé entendre qu’il était disposé à rencontrer le président Nicolas Maduro, envoyant également des signes de sa perte de confiance envers le chef de l’opposition Juan Guaido.
Dans une interview publiée dimanche 21 juin, Trump a déclaré qu’il envisagerait de rencontrer son homologue vénézuélien.
« J’y penserais peut-être. … Maduro aimerait aussi que nous nous rencontrions. Et je ne suis jamais opposé aux réunions », a déclaré vendredi Trump à l’agence de presse en ligne Axios.
Jusqu’à présent, l’administration Trump a mené une politique intransigeante à l’égard de Caracas, frappant plusieurs séries de sanctions paralysantes contre le pays d’Amérique latine riche en pétrole dans le but de renverser Maduro et de le remplacer par Guaido.
Selon les analystes, les récents commentaires de Trump témoignent de la perte de confiance du président envers Guaido.
Lorsqu’on lui a demandé s’il regrettait d’avoir soutenu la figure de l’opposition, Trump a d’abord dit: « Pas particulièrement », mais a ensuite ajouté: « J’aurais pu vivre avec ou sans cela, mais j’étais très fermement contre ce qui se passait au Venezuela. »
L’ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, a écrit dans son livre qui devait être rendu public mardi que Trump considérait Guaido comme un «enfant faible qui n’a pas ce qu’il faut», alors qu’il décrivait Maduro comme le « fort, intelligent et coriace » du pays.
Maduro « prêt » à discuter avec Trump
En réaction, le président vénézuélien Nicolas Maduro s’est dit « prêt », lundi 22 juin, à discuter avec Trump. « Si nécessaire, je suis prêt à discuter respectueusement avec le président Donald Trump », a déclaré M. Maduro dans un entretien à l’agence de presse officielle vénézuélienne AVN diffusé par la télévision d’Etat.
« De même que j’ai parlé avec (Joe) Biden, je pourrais parler avec Trump », a ajouté le président vénézuélien, en référence à une rencontre qu’il avait eue avec l’actuel candidat démocrate à la Maison Blanche lorsque ce dernier était vice-président des Etats-Unis sous Barack Obama.
Le président vénézuélien, dont le pouvoir est soumis à une batterie de sanctions imposées par Washington, a été inculpé en mars pour « narcoterrorisme » par la justice américaine avec une prime de 15 millions de dollars promise pour son arrestation.
Parallèlement, face à l’échec de leur stratégie pour chasser du pouvoir M. Maduro, soutenu par la Chine et la Russie, les Etats-Unis ont proposé un nouveau « cadre pour une transition démocratique » au Venezuela, appelant M. Guaido à faire un pas de côté dans l’attente d’une élection présidentielle « libre et juste ». Une proposition immédiatement rejetée par Caracas.
Sources: PressTV + AFP