Le gouvernement brésilien d’extrême droite a rappelé, jeudi 5 mars, « tout » son personnel diplomatique du Venezuela et demandé à Caracas de retirer ses représentants au Brésil, a annoncé à l’AFP une source gouvernementale.
« Tout le personnel diplomatique brésilien a été rappelé. Il n’y aura plus personne au Venezuela », a déclaré cette source.
Les deux pays entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée au pouvoir du président brésilien Jair Bolsonaro début 2019.
Selon la presse locale, le processus de retrait devrait prendre deux mois environ.
Mais cette mesure ne signifie pas pour autant une fermeture de l’ambassade, souligne cette source gouvernementale.
« Le gouvernement brésilien est en train d’évaluer la façon dont l’assistance consulaire sera assurée », a-t-elle ajouté, en référence aux quelque 10.000 Brésiliens vivant au Venezuela qui pourraient se voir affectés.
Cette mesure intervient peu avant la visite du président Bolsonaro aux Etats-Unis, prévue samedi 7 mars.
Mi-février, le président vénézuélien socialiste Nicolas Maduro avait accusé son homologue brésilien de vouloir un « conflit armé » entre les deux pays.
« Bolsonaro est en train d’entraîner les forces armées brésiliennes vers un conflit armé avec le Venezuela, en soutenant un groupe de terroristes qui a attaqué une caserne militaire vénézuélienne », avait affirmé M. Maduro devant des journalistes étrangers à Caracas.
Il faisait référence à l’attaque, le 22 décembre dernier, par un groupe de déserteurs vénézuéliens, d’un poste militaire dans l’Etat de Bolivar, frontalier avec le Brésil. Cinq des auteurs présumés de l’attaque, dans laquelle un soldat avait péri, avaient par la suite demandé l’asile au Brésil.
« Il y a des groupes terroristes qui, depuis le territoire brésilien, préparent des attaques et des incursions militaires contre le Venezuela et nous avons le droit de nous défendre », avait ajouté M. Maduro, qui a qualifié son homologue brésilien de « fasciste ».
Un important exercice militaire, baptisé « Bouclier bolivarien 2020 », avait ensuite eu lieu dans plusieurs régions du Venezuela, notamment près des frontières avec la Colombie et le Brésil.
Le Brésil, la Colombie et le Pérou font partie des quelque soixante pays qui souhaitent que M. Maduro quitte le pouvoir et qui ont reconnu comme président par intérim du Venezuela l’opposant Juan Guaido.
Source: AFP