Dans son discours du vendredi 26 juillet, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a salué la décision prise récemment par le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Au lendemain de la destruction par Israël de plusieurs dizaines de maisons dans la localité de Sour-Baher au sud de la ville sainte d’al-Quds occupée, Abou Mazen a décidé de suspendre tous les accords conclus avec l’entité sioniste.
Accusant « l’Etat de l’occupation de persister dans le dénigrement des accords conclus et des arrangements qui en découlent », il a cité entre autre le fait « qu’Israël tue les palestiniens, détruit leurs maisons et confisque leur terres, en plus du fait qu’il ferme les routes par des centaines de barrages et la construction du mur, et pirate leur fonds sans compter les agressions perpétrées par les colons contre les propriétés du peuple palestinien, et les sacro-saints musulmans et chrétiens ».
En effet 8 accords devraient être concernés par la décision du numéro de l’AP. Or dans son discours, le numéro un du Hezbollah a surtout mis l’accent sur les accords d’ordre sécuritaire.
« L’arrêt de la coordination sécuritaire avec Israël est une arme entre les mains de l’Autorité palestinienne qui peut l’utiliser pour faire stopper la démolition des maisons des Palestiniens à Al-Quds occupée », a-t-il fait remarquer. Signifiant que « c’est ce qui inquiète et fait mal le plus à Israël ».
Cette coordination sécuritaire qui a été le thème récurrent de tous ces accords a été élaborée par la 8ème clause du premier, l’accord d’Oslo de 1993, lequel permet à l’AP de créer sa propre police pour garantir la stabilité en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Puis elle a vu le jour les deux années suivantes, avec les deux accords du Caire et de Taba en 1995, lesquels attribuent à l’AP la responsabilité « d’interdire le terrorisme », c’est-à-dire les opérations de résistance contre l’occupation, et de prendre les mesures nécessaires contre leurs auteurs.
L’autre face de cette clause consistait à protéger tous ceux qui collaborent avec Israël et à ne jamais leur porter grief.
C’est Mahmoud Abbas en personne qui a élaboré en personne cette coordination, lorsqu’il était encore Secrétaire du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine.
Sur les 8 services de sécurité palestiniens qui ont vu le jour deux d’entre eux sont essentiellement chargés de mission d’ordre sécuritaire: les Renseignements généraux et la Sécurité préventive.
Le premier appareil consiste à faire avorter les opérations de résistance contre les Israéliens en Cisjordanie occupée, et d’arrêter les suspects.
Le second quant à lui se devrait de les prévoir d’avance. Pour ce, il dispose d’agents au sein des deux mouvements de résistance Hamas et Jihad islamique.
D’innombrables liquidations d’éléments de la résistance palestinienne sont assignables à cette coordination, la plupart d’entre elles ayant été perpétrées durant la phase de leur séquestration dans les prisons de l’AP, ou quelque temps après leur libération. La sécurité préventive est accusée d’espionner les palestiniens de la Cisjordanie occupée avec l’aide d’experts américains et de transférer en fin de compte toutes les informations récoltées aux Israéliens.
Ce sont ces accords sécuritaires qui ont été la cause essentielle de la division inter palestinienne laquelle s’était amorcée avec Oslo, lorsque Fatah a banni la résistance militaire et opté pour les accords avec Israël, croyant restituer les droits du peuple palestinien.
Des décennies de déception due aux violations israéliennes incessantes de ces accords, couronnées par le Deal du siècle devraient lui suffire pour tirer la leçon que seule la résistance est capable de le faire. Les démolitions des maisons ont eu lieu dans la zone (A), celle qui se doit selon les accord conclus, de relever de son autorité. Sa raison d’être étant mise en cause, l’AP n’a plus d’autre choix.
Source: Divers