Le Brésil ne permettra pas aux États-Unis d’utiliser son territoire pour intervenir au Venezuela, a déclaré lundi le vice-Président du pays, Hamilton Mourao, cité par la chaîne de télévision Globo News.
Les autorités brésiliennes n’ont pas l’intention de mettre leur territoire à la disposition des militaires américains pour mener une opération contre le gouvernement vénézuélien, a déclaré lundi le vice-Président du pays Antonio Hamilton Mourao, lors d’une rencontre du Groupe de Lima à Bogota, en Colombie.
«Cela implique le feu vert du Congrès national [parlement brésilien, ndlr], le gouvernement brésilien ne peut pas le faire [sans avoir demandé l’avis du parlement]. Et la plupart des membres du gouvernement sont contre», a indiqué M.Mourao à la chaîne de télévision Globo News, publiant ensuite un message sur Twitter à ce sujet.
Selon M.Mourao, le gouvernement du Brésil fera tout pour que la crise vénézuélienne soit réglée par des moyens pacifiques et diplomatiques.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait précédemment évoqué la possibilité d’une opération militaire au Venezuela.
La Force nationale de sécurité publique brésilienne a élargi le cordon de sécurité dans la zone frontalière avec le Venezuela afin d’atténuer les tensions résultant des récents affrontements, a rapporté lundi un correspondant de Sputnik.
Dimanche matin, un groupe de militants soutenant l’opposition vénézuélienne au Brésil avait attaqué le poste de contrôle frontalier situé près de la ville brésilienne de Pacaraima, mettant le feu à un véhicule de la Garde nationale vénézuélienne. Les assaillants avaient également lancé des projectiles sur les soldats vénézuéliens, lesquels avaient riposté avec des gaz lacrymogènes.
Le Président vénézuélien, Nicolas Maduro, avait auparavant annoncé la fermeture de la frontière avec le Brésil et menacé de faire de même à celle avec la Colombie pour empêcher la livraison d’aide humanitaire dans son pays, indiquant que les États-Unis et leurs alliés se servaient de cet envoi d’aide humanitaire pour «détruire l’indépendance et la souveraineté du pays».
La crise politique au Venezuela a éclaté quand l’opposant Juan Guaido s’est autoproclamé le lendemain «Président en exercice du pays» et a prêté serment au cours d’une manifestation. Donald Trump l’a reconnu comme «Président par intérim». Une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l’Allemagne, en ont fait de même. La France l’a également reconnu comme «Président en charge». Le Président Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis.
La Russie, la Chine et plusieurs autres pays ont, quant à eux, soutenu Nicolas Maduro en tant que Président légitime du Venezuela.
Source: Sputnik