Le Général libyen Khalifa Haftar est arrivé à Moscou dimanche 27 novembre, muni d’une requête pour obtenir des armes russes et un appui militaire pour son armée. Il a été accueilli à Moscou, qui perçoit une ouverture en faveur de la Russie, afin d’installer sa premièrte base militaire en Afrique du Nord.
Selon les sources des renseignements militaires de Debkafile, citées par le site worldpress.com, le Président Vladimir Poutine a commencé à envisager l’idée d’une seconde base méditerranéenne sur la côte de Benghazi, qui serait jumelée avec Hmeimim près de Latakia en Syrie. Elle serait aménagée de façon à permettre l’accostage de la Marine russe aussi bien que l’atterrissage et le décollage d’unitésaériennes et serait située à à peine 700 kms des côtes de l’Europe.
Haftar qui est né aux Etats-Unis, a été général dans l’armée de Khadafi, porte le titre de Commandant Suprême de l’armée libyenne. Cependant, la Libye est aujourd’hui truffée de centaines de milices rivales en lice pour la prise de contrôle des régions ou du pays entier. Haftar dirige un groupe puissant qui a d’abord été soutenu par les Etats-Unis. Mais, puisqu’il a refusé de reconnaître le gouvernement instauré par les Nations-Unies à Tripoli, il dépend essentiellement du soutien de l’Egypt et en partie des Emirats du Golfe, pour maintenir son bastion libyen de Benghazi.
L’Egypte et les Emirats Arabes Unis fournissent à l’armée d’Haftar un appui aérien à partir des bases égyptiennes dans le Désert Occidental. Ce sont ses cercles dirigeants qui l’ont exhorté à accepter l’invitation russe à Moscou et de faire un essai en vue d’obtenir de l’assistance militaire. C’était le second séjour d’Haftar à Moscou. Il s’y trouvait déjà en juin et il avait rencontré le Ministre russe de la Défense Sergueï Shoigu et le Conseiller à la Sécurité Nationale, Nikolai Patrushev. A l’époque, le Kremlin se méfiait du fait d’étendre son assistance militaire à ce général libyen franc-tireur. Les forces spéciales américaines, britanniques et italiennes faisaient pression, à ce moment-là, dans le cadre d’une offensive majeure afin de chasser Daesh hors du port de Syrte. Cependant, cette offensive n’a pas vraiment réaliser ses objectifs.
L’élection de Donald Trump en tant que Président des Etats-Unis a déjà commencé de produire des grondements sismiques dans la on. Poutine offre à présent à l’armée d’Haftar des hélicoptères d’attaque,des véhicules blindés et des missiles assortis, ainsi qu’un soutien aérien pour combattre l’Etat Islamique.
Il est encore trop tôt pour dire si l’initiative libyenne du Dirigeant russe est le gage d’une invitation au nouveau président américain à travailler ensemble au Moyen-Orient et en Afrique, ou s’il mise sur une période incertaine de transition entre les présidences afin d’amasser une pile de jetons, ainsi prêt à affronter Trump en tant que puissance rivale.
En toute éventualité, les avions de combat russes, localisés à Hmeimim, sont en capacité de couvrir les 1.500 kms de distance jusqu’en Libye, alors que le porte-avions Amiral Kuznetsov est ancré non loin, au large des côtes syriennes en Méditerranée. Tous deux sont donc parfaitement disponibles pour mener des opérations de soutien au Général libyen.
Ce serait la première fois qu’un porte-avions russe entre en action dans cette partie de la Méditerranée. Les combats qui se poursuivent le long des côtes de la Méditerranée, cette semaine, entre les diverses milices, y compris l’armée d’Haftar, sont, en fait, tir-à-la-corde acharné pour la prise de contrôle des champs pétroliers libyens. Et la richesse pétrolière de la Libye n’est certainement absente des calculs de Poutine.
L’assistance de Moscou dans l’aide apportée à son visiteur libyen lui permet d’avoir la main dans cette lutte, qui pourrait augurer de la prise de participation russe dans l’industrie pétrolière libyenne.
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