Les rencontres du commandant en chef de l’armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, avec les responsables russes font partie du renforcement des contacts russo-libyens nécessaires pour combattre le terrorisme et faire revenir la paix dans la région nord-africaine.
Quel est le point de convergence dans ces contacts?
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment tenu une rencontre avec le commandant en chef de l’armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar. Le militaire libyen a également participé à une réunion au ministère russe de la Défense.
Pourquoi le maréchal se rapproche-t-il de la Russie ?
« La motivation russe, ça reste quand même d’abord, effectivement, la lutte contre Daech et je dirais d’une manière plus large, une sorte d’endiguement de l’influence islamiste. (…) Et il faut quand même le savoir, mais vous le savez sans doute : le maréchal Haftar se présente comme celui qui combat non seulement Daech, mais l’islamisme en général. Et c’est là où il y a la convergence », explique Moncef Djaziri, spécialiste de la Libye et maître d’enseignement et de recherche à l’Institut d’études politiques et internationales de l’Université de Lausanne, dans un entretien accordé à Sputnik.
L’Occident ne s’intéresse-t-il à la Libye que pour l’instrumentaliser?
Selon l’expert, de ce point de vue, la France va probablement dans le même sens, dans l’endiguement de l’islamisme. « Nous sommes dans une situation qui est très mouvante de ce point de vue et les Russes, pour revenir aux rapports avec le maréchal Haftar, en saisissant la main tendue, essaient d’affirmer sa présence dans une situation caractérisée par une grande — malgré tout — incertitude, y compris sur le plan diplomatique », indique le spécialiste.
Ainsi, l’interlocuteur de Sputnik met l’accent sur la nécessité de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, lutte à laquelle les contacts russo-libyens pourraient largement contribuer.