Une étude publiée la semaine dernière par l’université du Maryland rend compte d’un changement de taille dans l’opinion publique américaine sur le règlement du conflit israélo-palestinien.
Alors que le règlement proposé par l’ensemble de leur classe politique et les médias mainstream est celui des deux Etats, palestinien et israélien, de plus en plus optent désormais pour un État unique, partagé par les Israéliens et les Palestiniens, avec des droits égaux.
Et si un État palestinien n’est plus sur la table – c’est la conclusion que tire un nombre croissant d’analystes de la région vu l’intransigeance d’Israël et le report sans fin du plan de paix de M. Trump – alors le soutien à un seul État augmente fortement, presque deux-tiers des Américains y seraient favorables, rapporte l’article du The Palestine Chronicle, signé par le journaliste américain qui vit en Palestine occupée Jonathan Cook.
Il constate par contre que seuls 17 pour cent des Américains qui se prononcent – probablement des évangélistes chrétiens et des partisans juifs purs et durs d’Israël – préfèrent l’approche des partis au pouvoir en Israël : soit poursuivre l’occupation, soit annexer des zones de la Palestine sans offrir la citoyenneté à leurs habitants.
Ce changement de position perçu chez les Américains en faveur d’un seul Etat, est sans aucun doute redevable au mouvement de boycott d’Israël, connu sous l’acronyme BDS. Se développant sur les campus états-uniens, il est pourtant aussi bien diffamé par les responsables de Washington, que par les médias. Le Congrès états-unien envisage même de légiférer pour rendre illégal le militantisme pour le BDS, indique The Palestine chronicle.
Signe que les choses bougent aux Etats-Unis : Un commentateur de la CNN, Marc Lamont Hill a utilisé un discours à l’ONU pour prôner une solution à un seul État. Il a été renvoyé.
Les chiffres montrent entre autre que parmi la jeune génération, le soutien à un seul État atteint les 42 pour cent.
Un autre signe qui montre le fossé qui sépare Washington de l’opinion politique américaine c’est la volonté de 40% des personnes interrogées de voir les États-Unis imposer des sanctions à Israël pour l’empêcher d’accroître ses colonies en territoire palestinien. En résumé, ils soutiennent la pénalité la plus sévère du programme BDS.
Interrogeant l’échantillon de l’étude sur celui qui est le principal fautif pour l’absence de réactivité de Washington, 38% disent qu’Israël exerce « trop d’influence » sur la politique états-unienne.
Et Cook remarque aussi qu’une proportion comparable de juifs états-uniens sont également préoccupés par l’ingérence d’Israël.
« Tout laisse à pense que, avec le temps, ces chiffres contre les plans de M. Netanyhau d’un Grand Israël et démentant Washington qui se présente comme un négociateur honnête, connaîtront une hausse encore plus marquée », prévoit le journaliste américaine.
Et de conclure : « Un nombre croissant de personnes comprend qu’il est temps d’adopter un nouveau modèle d’état unique, modèle qui mette fin au traitement séparé des juifs considérés comme supérieurs aux Palestiniens, et qui au contraire offre liberté et égalité pour tous ».