Le père de la révolution cubaine Fidel Castro est décédé vendredi soir à La Havane à l’âge de 90 ans, a annoncé son frère Raul, qui lui a succédé au pouvoir en 2006. Fidel Castro, le père de la révolution cubaine, qui a tenu son île d’une main de fer et défié la superpuissance américaine pendant plus d’un demi-siècle avant de céder le pouvoir à son frère Raul, est mort vendredi soir à l’âge de 90 ans.
« Le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir », a annoncé Raul Castro sur l’antenne de la télévision nationale. Le président Raul Castro n’a pas révélé les causes du décès, mais il a précisé que sa dépouille serait incinérée, indique l’AFP.
Fidel Castro avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles, en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC) à Raul, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965.
Sur les réseaux sociaux, l’annonce de la mort de Fidel Castro ce samedi matin a provoqué un déluge de réactions.
« Une révolution, ce n’est pas un champ de roses… une révolution, c’est un combat jusqu’à la mort entre le futur et le passé», a écrit un internaute sur Twitter, rappelant une des citations les plus célèbres du chef de la révolution cubaine.
Dans toutes les langues, les twittos rendent hommage à Fidel Castro: « Fin de l’époque de #FidelCastro. Une véritable inspiration. Repose en paix, camarade. Que ton héritage vive toujours ».
Les internautes n’ont en outre pas manqué l’occasion de rappeler que l’ancien chef de Cuba était entré dans le Livre Guinness comme « la personne qu’on a le plus souvent tenté d’assassiner »: « Quand la CIA tente 638 fois de t’assassiner et que tu vis jusqu’à 90 ans et meurs d’une mort naturelle. Même Fidel Castro n’a pas survécu en 2016. Cette année à réussi à le tuer alors que la CIA a échoué 638 fois »a écrit un internaute sur Twitter.
Réactions des médias américains
A commencer par la fameuse chaine satellitaire américaine pro-démocrate CNN, qui a estimé que « la mort de Fidel Castro ne signifie pas nécessairement la fin d’une ére mais plus la mort d’un dictateur, car toute l’administration actuelle cubaine qui tient les rennes du pouvoir est composée de deux générations au moins datant de l’époque Castro ».
Dans leurs éditions électroniques, les médias consacrent une large part de leurs espaces au « leader révolutionnaire qui a défié » les Etats-Unis, comme le dit le quotidien New York Times.
« Il a apporté la Guerre froide dans l’hémisphère occidental, tourmenté 11 présidents et amené le monde au bord de la guerre nucléaire », rappelle le journal. Il note aussi « l’importance » au XXe siècle de cette « figure internationale » qui ne dirigeait qu’une toute petite île des Caraïbes de 11 millions d’habitants.
Pour le quotidien Los Angeles Times aussi, Fidel Castro était « une icône révolutionnaire dont l’influence a été ressentie bien au-delà de Cuba ». Un point de vue partagé par le Miami Herald, pour qui son « ombre » s’est propagée pendant près de cinquante ans à travers l’Amérique latine et le monde.
C’était pour ses critiques un « leader répressif qui a transformé son pays en un Goulag », affirme de son côté le Washington Post.
Reste à savoir si son décès provoquera des changements importants dans la gestion de Cuba. Pour Peter Schechter, expert du centre d’analyses Atlantic Council basé à Washington, la stabilité devrait prévaloir.
En lui remettant le pouvoir, Fidel Castro « a clairement » donné à son frère Raul toute liberté d’agir et, sous son règne, jamais le rapprochement initié en 2014 par ce dernier avec Barack Obama n’aurait pu se produire, indique à l’AFP cet expert.
Premier allié régional de Castro: Maduro appele à « poursuivre l’héritage » de Castro
Le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro a appelé samedi à « poursuivre l’héritage » du père de la Révolution cubaine Fidel Castro rappelant la relation étroite unissant les deux pays.
« Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et reprendre le flambeau de l’indépendance, du socialisme, de la patrie humaine », a écrit sur Twitter le chef de l’Etat, qui a ajouté avoir déjà appelé le frère de Fidel, Raul, « pour transmettre la solidarité et l’amour (du Venezuela) au peuple de Cuba ».
Dans un autre tweet, le dirigeant souligne que le décès de Fidel Castro est survenu 60 ans jour pour jour après le départ du Mexique de l’embarcation Granma, avec laquelle Fidel avait ensuite débarqué à Cuba, le 2 décembre 1956 avec 81 militants, point de départ de la révolution cubaine.
« Soixante ans après le départ du Granma du Mexique, Fidel part vers l’immortalité de ceux qui luttent toute leur vie… Hasta la victoria siempre », écrit Nicolas Maduro, qui publie aussi d’autres tweets accompagnés de photos de Fidel Castro avec l’ex-président vénézuélien, le défunt Hugo Chavez (1999-2013).
Source: Divers