Divisions au sein des miliciens dans les zones conquises dans la province de Dera, su sud de la Syrie: certains capitulent et d’autres pas.
Ce lundi, ceux retranchés dans la ville Bosra al-cham ont accepté le compromis avec le pouvoir syrien.
Selon Média de guerre, site d’information de la résistance, ils vont livrer leurs armes pour préparer l’entrée dans la ville de l’armée syrienne qui assiège la localité.
Un général syrien à la retraite, Ali Maksoud, a révélé pour l’agence russe Sputnik que les miliciens qui avaient refusé dans un premier moment tout règlement, ont fini par céder sous la pression des habitants de la ville.
L’AFP pour s apart indique que la ville était tenue par Chabab al-Sunna, l’une des factions les plus puissantes du sud. Les accords ont suscité des critiques acerbes à l’égard de son leader Ahmad Al-Awdeh, qualifié de « traître » lundi sur Twitter par plusieurs opposants et groupes insurgés.
Chute de Dael, scènes de liesses
Cette décision de capitulation intervient après la chute de la ville de Dael dans la province nord de Deraa, où des éléments de la police militaire russe se sont déployés après un accord conclu avec les miliciens là-bas.
Le drapeau syrien y a été arboré et des scènes de liesse parmi la population ont eu lieu sur sa place.
Nosra et Daech refusent de capituler
Selon le correspondant de la télévision al-Mayadeen TV, l’armée syrienne est désormais à proximité des sièges de Daech et du front al-Nosra, les deux émanations d’Al-Qaïda, situés dans la province occidentale du Hourane, où les tractations entre les miliciens et les Russes se sont soldées par un échec.
Selon MG, les miliciens du Nosra qui ont refusé le compromis dans cette zone et ont prêté allégeance à Daech.
Division entre opposition et rébellion
Les tractations en cours dans cette zone a révélé aussi des divisions entre les insurgés sur place et l’opposition.
Un communiqué publié lundi, a révélé que les représentants civils au sein de la délégation de l’opposition se sont retirés des pourparlers.
« Nous n’avons pas participé aux négociations aujourd’hui, nous n’avons pris part à aucun accord et nous ne le ferons jamais », a indiqué le communiqué, signé par le négociateur Adnane Moussalima.
Selon l’AFP, le texte accuse certains acteurs de la rébellion de chercher à protéger leurs propres intérêts à travers les accords conclus avec les Russes.
Lundi, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a confirmé des « divisions au sein des groupes rebelles » concernant les conditions mises en avant par la Russie.
Les accords prévoient notamment l’abandon par les rebelles des armes lourdes et moyennes, le retour des institutions étatiques dans les zones insurgées, en contrepartie d’un retour des familles déplacées dans leurs localités, sous la protection de la police militaire russe.
L’offre russe ne prévoyant pas de transfert de population vers d’autres zones insurgées, comme cela a pu être le cas par le passé, de nombreux habitants craignent arrestations et représailles avec le retour du régime, a indiqué à l’AFP un militant de la province de Deraa, Omar Hariri.
Vers Kfar Chams
La bataille devrait se poursuivre contre eux, dans les provinces ouest et sud-ouest de la province de Deraa.
La première se situe sur les frontières est de la ligne Bravo laquelle surplombe la zone de désescalade entre l’armée syrienne et l’armée d’occupation israélienne selon l’accord de désescalade conclu en 1974.
Selon le général Maksoud, elle devrait aussi se poursuivre vers le bassin de Yarmouk, puis Kfar Chams où les habitants attendent avec impatience l’arrivée des soldats syriens afin de rejoindre leurs rangs.
« La localité de Kfar Chams occupe une position stratégique parce qu’elle constitue le nœud qui relie la province sud de Quneitra à la province nord-est de Deraa. Sa libération aura des résultats importants dans la bataille du sud, surtout pour la ville de Nawa, dont les habitants attendent que l’armée syrienne les libère des miliciens du front al-Nosra », a expliqué le haut-officier syrien.
Vers la Jordanie
Avec les capitulations des milices, les forces loyales au pouvoir de Bachar al-Assad ont pris le contrôle de 60% de la province, contre 30% avant l’assaut, indique l’AFP.
Samedi, le pouvoir a pris le contrôle de huit localités, suivies de cinq autres dimanche, y compris la ville-clé de Bosra al-Cham.
Depuis le 13 juin dernier, l’armée a libéré 1800 km2 dans la province de Deraa et se trouve désormais à 1.200 mètres du passage frontalier avec la Jordanie, Nacib.
Dernière évolution ce lundi après-midi, l’armée syrienne avance vers la frontière avec la Jordanie dans la province sud de Deraa. Les forces gouvernementales prendraient également le contrôle du poste frontalier de Nassib avec la Jordanie et se déploieraient le long de la frontière avec le plateau du Golan, dont une partie est annexée par Israël, a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Source: Divers