Le départ ou le maintien des forces qui se trouvent sur le sol syrien à la demande du gouvernement « concerne le gouvernement syrien à lui seul », a indiqué mercredi le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad après que Vladimir Poutine a évoqué un prochain retrait des « forces étrangères ».
« Ce sujet n’est même à l’ordre du jour », a-t-il ajouté lors d’un entretien avec l’agence de presse russe RIA Novosti.
Lors d’une rencontre avec son allié syrien Bachar al-Assad, le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que le début du processus politique en Syrie allait contribuer au retrait des « forces armées étrangères » du pays.
Les autorités russes ont explicité ces propos de manière contradictoire.
L’émissaire du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev a indiqué que ces propos concernaient « les Américains, les Turcs, le Hezbollah bien sûr et les Iraniens ».
Mais le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a précisé que la remarque de Vladimir Poutine concernait les troupes étrangères qui se trouvent en Syrie « de facto de manière illégitime du point de vue du droit international », semblant exclure l’Iran allié de Damas.
« Le gouvernement syrien a appelé des forces alliées et amicales pour la lutte contre le terrorisme. Parmi ces forces figurent les forces russes et iraniennes, des conseillers iraniens et nos frères du Hezbollah », a affirmé le vice-ministre syrien à RIA.
« Ils ne portent pas atteinte à la souveraineté et au territoire de la Syrie (…) je ne pense pas que nos amis russes voulaient parler des forces qui sont entrées en Syrie avec l’accord du gouvernement syrien », a-t-il ajouté.
« La Russie a exigé le retrait des forces qui sont ici sans accord: les Etats-Unis, la France, la Turquie et d’autres forces qui se trouvent ici de manière illégitime », a continué Fayçal Mokdad.
M. Mokdad a également commenté l’annonce faire par les États-Unis de retirer leurs troupes de la Syrie. Il estime qu’elle vise à entraîner les pays arabes dans un conflit contre Damas en leur imposant des frais supplémentaires. Selon lui, Washington n’a pas de véritable intention de mettre fin à sa présence en Syrie.
«Le but principal de ces déclarations est de drainer de l’argent des pays arabes, en les faisant payer plus au Trésor américain qui est peut-être vide, ainsi que de les entraîner dans un conflit direct avec le gouvernement syrien, ce qui est dangereux», a-t-il martelé.
«Nous réagirons à leur présence ainsi qu’à toute autre présence illégitime sur le sol syrien», a-t-il précisé.
M. Mokdad estime que les pays arabes ayant annoncé leur intention d’envoyer leurs militaires en Syrie ne le feront pas puisqu’ils sont impliqués dans d’autres conflits dont celui au Yémen. Selon lui, ils devraient régler d’abord leurs problèmes internes.
Depuis août 2014, les États-Unis et leurs alliés ont pris pour prétexte la présence de la milice wahhabite terroriste Daech en Syrie pour s’ingérer dans ce pays. Alors que Damas a à plusieurs reprises réitéré que la présence des militaires américains en Syrie était illégitime, en appelant Washington à retirer ses troupes.
Depuis septembre 2015, l’armée russe intervient en Syrie aux côtés de l’armée syrienne, l’aidant notamment à reprendre la grande majorité des territoires conquis par les différents groupes terroristes.
Le pouvoir syrien a également multiplié les victoires grâce à l’aide de l’Iran et du Hezbollah. Il contrôle désormais plus de 50% du territoire.
Interrogé sur la destination de l’armée syrienne après avoir chassé Daech d’une série d’enclaves autour de Damas, M. Mokdad n’a pas donné de réponse claire, se contentant de dire que « l’armée pourrait se diriger vers le nord ou le sud ».
Sources: AFP, Al-Manar, Sputnik