Le hasard n’a rien à voir avec l’accélération des démarches entreprises par le régime bahreïni vers la normalisation avec l’entité sioniste, et les accusations de soi-disant ingérence iranienne dans ses affaires.
Chaque fois que Manama entreprend une mesure dans son processus de rapprochement avec Israël, elle la couvre par des accusations contre Téhéran liées au mouvement de contestation qui a éclaté dans ce petit royaume dirigée par la dynastie des Khalifat, depuis deux siècles.
Cette concomitance sournoise a de nouveau eu lieu la semaine écoulée. La visite d’une délégation de juifs américains sionistes à Manama, présidée par le rabbin Mark Schneier, et sa rencontre avec le roi Hamad Ben Issa al-Khalifat, a été suivie deux jours plus tard par un communiqué du ministère bahreïni de l’Intérieur accusant l’Iran de « soutien aux opérations terroristes » à Bahreïn et de « formation de leurs auteurs ».
Action contre le Hezbollah
Pour ce qui est du premier évènement, c’est le quotidien israélien qui en a dévoilé la teneur.
Il rapporte que le roi du Bahreïn a informé le rabbin sioniste de la nature des conversations sur la position à prendre sur le Hezbollah, lors de la récente réunion des pays du Conseil de coopération du Golfe.
« Deux pays arabes qui n’ont pas été identifiés avaient proposé de distinguer entre les deux branches politique et militaire du Hezbollah. Mais le gouvernement saoudien a refusé catégoriquement la proposition », rapporte le rabbin Schneier.
Ce dernier fait part aussi que le roi bahreïni lui a parlé d’une action globale contre le Hezbollah, à laquelle les pays arabes de la Ligue arabe devraient se souscrire et prendre des décisions.
« Le roi bahreïni a révélé que le fait que des pays arabes entament leur ouverture à des canaux israéliens n’était qu’une question de temps… Israël a la force de se défendre et aussi de défendre les Etats arabes modérés dans la région », cite le rabbin Jerusalem Post.
Liens anciens
Ce dernier qui vit à New York est le vice-président du Congrès juif mondial.
Principalement actif dans des activités de communication entre Juifs et Musulmans aux Etats-Unis et en Europe, il a été nommé au Comité directeur de la Conférence mondiale sur le dialogue du Royaume d’Arabie saoudite, convoquée par le roi Abdallah à Madrid (2008) et à Vienne (2009, 2010,2012).
En 2010, Rabbi Schneier a été le principal conférencier à la Conférence de Doha pour le dialogue interreligieux, au Qatar. En 2011, il a été le premier rabbin à être reçu à Bahreïn, par le roi Hamad bin Isa Al Khalifa.
Ingérence iranienne
Pour ce qui est des accusations contre l’Iran, elles visent les Gardiens de la révolution : le régime bahreïni leur attribue la formation d’« une cellule dont le but est de viser les dirigeants des appareils sécuritaires, les patrouilles et les bus transportant les forces de sécurité, ainsi que les installations pétrolières et vitales de Bahreïn pour porter atteinte à l’ordre public et à l’économie nationale », rapporte Fars News à partir du communiqué officiel bahreïni.
Il est question dans le texte de 48 détenus sur les 116 arrestations effectuées et qui auraient été formés dans les camps de formation du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et de leurs branches étrangères en Irak et au Liban, rapporte Fars News.
Depuis le début de la contestation bahreïnie qui a été la plus importante proportionnellement, par rapport aux autres pays touchés par le Printemps arabe, le régime n’a eu de cesse de l’accuser d’être à la solde de l’Iran, afin de le décrédibiliser devant une partie de l’opinion publique bahreïnie et arabe, d’autant que la population qui s’est soulevée est majoritairement chiite.
Cette stigmatisation de l’Iran s’inscrit aussi dans la stratégie de couverture des velléités de reconnaitre Israël, auprès de ces populations. La normalisation avec l’entité usurpatrice sioniste passant nécessairement par la satanisation de l’Iran, chef de file de l’axe de la Résistance, la tactique est commune à tous les pays arabes qui l’ont entreprise.
Source: Divers