Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde lundi contre la création au Proche-Orient d’une « réalité irréversible à un Etat » au lieu de la solution préconisée jusqu’à présent de deux Etats vivant côte à côte, Israël et Palestine.
« Les tendances négatives sur le terrain ont le potentiel de créer une réalité irréversible d’un Etat qui serait incompatible avec la réalisation des aspirations nationales légitimes, historiques et démocratiques des Israéliens et des Palestiniens », a déclaré le patron de l’ONU lors d’une réunion sur les droits des Palestiniens. « La colonisation qui se poursuit en Cisjordanie, y compris à Jérusalem Est, est illégale au regard des résolutions de l’ONU et du droit international », a-t-il ajouté.
« Il s’agit d’un obstacle majeur à la paix, qui doit cesser avec un retour en arrière », a asséné Antonio Guterres. « Il n’y a pas de plan B » à la solution des deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien. C’est « le seul moyen d’accorder des droits inaliénables au peuple palestinien et de sécuriser une solution durable au conflit », a fait valoir le secrétaire général.
Le chef de l’ONU a aussi rappelé que son équipe en Palestine avait « prédit que Gaza deviendrait invivable d’ici à 2020 si aucune action concrète n’est prise pour améliorer les services de base et l’infrastructure ». Deux millions de Palestiniens sont confrontés chaque jour à notamment « une crise de l’électricité, un manque des services de base, un chômage chronique et une économie paralysée », a-t-il précisé.
Antonio Guterres a enfin appelé « à la générosité » de la communauté internationale pour répondre aux besoins de financement de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), après une décision américaine en début d’année de suspendre des versements destinés à cet organisme. Cinq millions de Palestiniens sont bénéficiaires de l’aide de l’UNRWA au Moyen-Orient, « dans les Territoires palestiniens occupés, en Jordanie, en Syrie et au Liban », a-t-il rappelé.
Selon une source diplomatique, plusieurs pays ont avancé leurs versements à l’UNRWA pour atténuer les effets négatifs de la décision américaine. Mais le problème du financement de cette agence n’est pas réglé au fond, a précisé cette source.
Source: AFP