Le Qatar ne sera « jamais » sous « l’influence » de l’Arabie saoudite, a assuré le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, au site d’information français Opinion internationale.
« Nous sommes convaincus que l’Arabie saoudite veut un Qatar sous son influence et cela ne sera jamais le cas », a déclaré le ministre tandis que son pays est toujours sous l’embargo décrété contre lui en juin par quatre pays arabes dont l’Arabie saoudite.
« Le Qatar a son identité, son autonomie, son histoire. Il prend ses décisions en toute indépendance et ceci n’est pas négociable et ce sera toujours le cas dans le futur. Cette manière d’essayer de nous briser ne marchera pas et le peuple qatari est prêt à se battre pour défendre sa souveraineté et nous devons nous préparer à protéger notre peuple », a-t-il ajouté dans cet entretien exclusif à Opinion internationale.
« Cependant, nous croyons là qu’il s’agit là du dernier ressort et qu’il n’y a que la politique et le dialogue qui nous permettront de sortir de cette crise », a-t-il ajouté.
Le 5 juin dernier, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en
l’accusant de soutenir les Frères musulmans, et de se rapprocher de l’Iran.
Ces quatre pays ont fermé leurs liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar qui a rejeté les accusations en affirmant que le Quartet arabe cherchait à mettre sa politique étrangère « sous tutelle ».
« Nous sommes disponibles pour une solution diplomatique depuis le début du blocus, à condition qu’elle respecte notre souveraineté et le droit international. Mais les Saoudiens sont-ils prêts à discuter et à négocier ? Nous continuons à nous interroger sur leurs réelles motivations », a ajouté le chef de la diplomatie qatarie.
« Lorsque l’on regarde la situation régionale, ce qui se passe au Yémen ou au Liban, on voit que la politique saoudienne a déstabilisé la région et pas seulement le Qatar. Donc nous pensons qu’il faut avoir une vision globale et trouver des solutions pour les conflits de notre région par le dialogue. Et non par la menace comme nous le vivons actuellement », a-t-il ajouté.
Source: Avec AFP