La dernière interview avec le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux , parmi ses partisans surtout.
Dans la majeure partie de leurs interventions, ces derniers ont réprimandé son intervieweur, le grand animateur et journaliste libanais de la chaine de télévision al-Mayadeen, Sami Kouleib pour avoir fréquemment coupé la parole au numéro un de la Résistance islamique.
Dans des commentaires sur Facebook et Twitter, ils étaient nombreux à lui reprocher d’avoir manqué de respect à ce grand leader, de lui avoir aussi posé des questions embarrassantes, de lui avoir demandé des preuves sur ses affirmations,.. comme aucun ne l’avait fait avant lui.
Il est vrai que dans la majeure partie des rencontres avec sayed Nasrallah, les journalistes arabes sont généralement sous le coup de foudre.
M.Kouleib a voulu semble-t-il se démarquer, « par respect pour sa profession », dit-il, tout en étant persuadé que « sayed Nasrallah n’était pas du tout gêné ». « Nous avons même prolongé la durée de l’interview pour poser davantage de questions », a-t-il révélé dans un commentaire sur son compte Facebook.
Le lendemain de son entretien, pour mieux confirmer que tout allait pour le mieux avec le Hezbollah, M. Kouleib était l’invité sur de chaine de télévision du Hezbollah, al-Manar TV.
Il y a assuré une fois de plus que ses questions les plus embarrassantes n’ont pas intimidé sayed Nasrallah. Il lui est arrivé de refuser de répondre à plusieurs de ses questions. « Il est de votre droit de poser toutes les questions que vous voudrez. Mais d’obtenir toutes les réponses ?? », lui a répliqué sayed Nasrallah face à son insistance, non sans le narguer, durant l’entretien.
« L’atout de force de notre axe maintenant est que des centaines de milliers sont prêts à mener la grande bataille », a-t-il dit dans l’une de ses réponses.
Et lorsque M. Kouleib lui a redemandé : « Avec des avions qui seront abattus ? », une interrogation qui voudrait savoir si le Hezbollah détient un système antiaérien prêt à être utilisé dans la prochaine guerre pour intercepter les avions israéliens. Le numéro un du Hezbollah a répondu en riant : « vous me courez après avec vos avions ».
L’une des questions qui a aussi paru « étrange » pour le public du Hezbollah, compte tenu de la politique inchangée et affichée du Hezbollah, a été de savoir s’il était disposé à conclure la paix avec Israël.
« Jamais nous ne reconnaitrons Israël même si le monde entier le faisait », a été tout court sa riposte. Serait-ce un message adressé aux pays du Golfe, à leur tête l’Arabie saoudite, lesquels avancent à pas précipités vers la normalisation avec l’entité sioniste.
Ont été repris en écho sur les réseaux sociaux les déclarations de sayed Nasrallah sur la prochaine bataille contre l’entité sioniste, sur son but principal qui sera cette fois-ci al-Quds, et non seulement une simple infiltration dans la region d’al-Jalil (La Galilée), sur ses préparatifs, et la présence d’ores et déjà des résistants dans le sud de la Syrie…
Mais ce sont surtout les questions d’ordre privée qui ont enflammé la Toile et les médias. La plus insolite etant sans aucun doute celle de son salaire.
« Entre 1300 et 1400 dollars», a-t-il révélé percevoir.
Au Liban, ce fut la grande surprise aussi bien dans les milieux de la résistance qui ont salué sa sobriété que dans les autres, qui étaient manifestement outragées, se voulant être suspects devant un chiffre aussi modeste. Une rémunération similaire au pays du cèdre contraste avec les appointements des hommes politiques, qui accumulent les fortunes et vivent somptueusement.
Curieusement, la réaction israélienne était elle aussi aux aguets, par la voix du porte-parole du gouvernement Ofir Gendelman. Signe incontestable que l’interview était suivie à la lettre.
« .. Le Hezbollah, ou à vrai dire le hezbo-l-chaytane, est l’organisation terroriste la plus riche du monde avec une rétribution annuelle de 1,1 milliard de dollars que lui accorde le soutien énorme de l’Iran… il semble que Nasrallah a oublié plusieurs chiffres après le 1 et le 3. Son salaire mensuel n’est par 1.300 # mais 1.300.000 $ », a-t-il tweeté.
Un tweet qui pourrait être adressé au public israélien. Entre autre. A un certain moment, les médias israéliens se faisaient l’écho d’une grande crédibilité du secrétaire général du Hezbollah auprès du public israélien, supérieure à celle des hommes politiques israéliens, dont la réputation est de plus en plus éclaboussée par des affaires de corruption.
Satisfait aussi bien des échos positifs que critiques de son entretien, Sami Kouleib, estime avoir pleinement rempli l’occasion de sa rencontre avec « un homme qui a accordé tant de dignité aux Arabes en résistant contre Israël » et évoque une proposition qu’il lui a faite de réaliser un livre sur lui. Sayed Nasrallah n’a pas donné son dernier mot.
En attendant, il devrait s’estimer heureux d’avoir inauguré un type d’entretien à cœur ouvert avec le numéro un de la résistance.
D’autres devraient suivre le pas. Les secrets de sayed Nasrallah sont intarissables. A condition qu’il veuille les dévoiler.
Source: Divers