La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a estimé jeudi que l’Egypte fait face à une « crise » monétaire, suggérant une dévaluation rapide de la monnaie pour faire face à l’écart grandissant entre taux de change officiels et officieux.
L’Egypte fait face à une chute de ses réserves de change à la Banque centrale depuis la crise politique et économique enclenchée en janvier 2011 lors des soulèvements qui ont chassé du pouvoir l’ancien président Hosni Moubarak.
Les réserves en devises du pays s’élevaient à 19,6 milliards de dollars en septembre, un chiffre plus de 50% inférieur à celui de début 2011.
« En termes de taux de change, il y a actuellement une crise, parce que si vous regardez le prix officiel, si vous regardez le prix sur le marché noir, il y a une différence de 100% qui doit être traitée », a déclaré Mme Lagarde à la télévision Bloomberg.
A la question de savoir si une dévaluation progressive de la livre égyptienne pourrait être la meilleure solution, Mme Lagarde a répondu que les conditions « seraient entièrement dictées par les circonstances ».
« Lorsque vous avez très peu de réserves, lorsque la différence entre le taux officiel et officieux est très importante, historiquement nous avons vu que les transitions rapides sont les plus efficaces », a-t-elle déclaré.
La directrice du FMI a par ailleurs salué les réformes annoncées par l’Egypte et notamment un programme d’austérité.
Le Caire tente d’obtenir un prêt de 12 milliards de dollars (11 milliards d’euros) sur trois ans du FMI pour soutenir son économie chancelante.
Le Fonds a donné son accord de principe mais le feu vert final reste conditionné à la mise en oeuvre de réformes préalables telles que la mise en place d’une TVA et la réduction des subventions publiques.
Mme Lagarde a salué les réformes annoncées. « S’ils décident d’aller de l’avant, nous allons certainement appuyer et accompagner ce mouvement (…) Mais il s’agit de leur décision », a déclaré Mme Lagarde en espérant que le Fonds pourrait donner son accord final à la ligne de crédit demandée au cours des prochaines semaines.
L’Egypte a par ailleurs accompli de « bons progrès » pour réunir six milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) supplémentaires requis pour obtenir le prêt du FMI. La Chine, l’Arabie saoudite et des pays du G7 y ont contribué, a indiqué le porte-parole du FMI, Gerry Rice, à Washington.
Source: AFP