Evolution tout à fait prévisible au nord-est de la Syrie, où les kurdes syriens sont arrivés ces 8 derniers mois à libérer de larges pans du territoire syrien des mains de Daesh, non sans l’aide américaine : le projet de séparation kurde commence à se profiler. Comme avec les Kurdes d’Irak.
Ces derniers jours, la situation à Hassaké, ville au nord-est de la Syrie, contrôlée conjointement par l’armée syrienne et les milices kurdes n’est plus comme avant.
Mercredi, l’armée de l’air syrienne y a bombardé pour la première fois depuis 2011 des positions de la milice kurde des Forces démocratiques syriennes soutenues par les Etats-Unis.
Auparavant, des combats au sol avaient eu lieu entre les militaires réguliers et les miliciens kurdes. L’OSDH, instance de l’opposition syrienne soutenue par les occidentaux a fait état de 43 morts, depuis le mercredi, dont 27 civils. Par ailleurs, des milliers d’habitants ont quitté la ville.
Les Kurdes exigent le retrait de l’armée syrienne de Hassaké
Selon almasdarnews, un site pro syrien bien informé cité par l’AFP, les combats ont repris samedi après-midi aussitôt après l’échec des négociations menée dans la ville voisine de Qamichli par une délégation militaire russe avec chacun des belligérants.
POur le journal libanais assafir, les combats sont dus au projet auquel aspirent les kurdes syriens : il a été révélé au grand jour dans le document présenté récemment par une délégation kurde au préfet de Hassaké.
Formée de 11 clauses, l’une d’entre elles exige la dissolution des toutes les formations militaires qui gravitent autour de l’armée syrienne, dont les Forces de défense nationale composée de volontaires. Une autre réclame le retrait de toutes les pièces militaires de l’armée déployées dans la ville.
Une fédération kurde
Les Kurdes syriens veulent aussi que le gouvernement syrien reconnaisse la fédération kurde en échange de quoi ils garantiront qu’ils n’exigeront pas de séparation avec l’Etat syrien et préserveront les sièges gouvernementaux syriens pour qu’ils poursuivent leurs taches administratives.
Le gouvernement syrien a catégoriquement refusé la totalité de ces clauses. Selon l’AFP, il a proposé un désarmement mutuel dans la ville de Hassaké.
Quelques heures plus tard, les Kurdes ont lancé plusieurs assauts contre des barrages de l’armée syrienne à Hassaké. Ce à quoi cette dernière a riposté en recourant à son aviation qui a pilonné trois sièges kurdes dont celui de recrutement des Assayechs , les forces de sécurité intérieures affilées au Parti de l’Union démocrate kurde.
L’armée syrienne accuse les Assayechs
Dans son communiqué, l’armée syrienne a d’ailleurs condamné les Assayechs en exclusivité, et la formation politique dont ils constituent le bras armé, le parti des travailleurs du Kurdistan. Épargnant les autres formations militaires kurdes.
Sans tarder, une délégation kurde s’est rendue à Damas.
Alors que les attaques kurdes terrestres se sont poursuivies, et avec les ripostes syriennes, sans aucun changement sur le terrain, s’entendent à rapporter assafir et al-Akhbar.
Ce dimanche, l’AFP, dont la ligne éditoriale est manifestement pro kurde, a indiqué que les forces kurdes ont progressé dans deux quartiers gouvernementaux du sud de la ville: celui d’An-Nachoua et celui d’Az Zouhour.
Les Américains retirent leurs militaires
Samedi, suite aux raids syriens, les Américains ont retiré leurs éléments déployés aux côtés des miliciens kurdes, a annoncé une source militaire américaine sous le couvert de l’anonymat, sans préciser leur nombre. Sachant que 300 militaires américains se trouvent officiellement dans cette zone.
Selon la télévision américaine CNN, les militaires américains sur place ont essayé de contacter les aviateurs syriens qui bombardaient les sites kurdes. Mais comme ils n’ont pas obtenu de réponse, ils ont alors contacté les Russes, qui leur ont assuré que les avions en mission n’étaient pas les leurs. Lorsque les avions américains sont entrés en action, les avions syriens étaient partis.
Les informations selon lesquelles les avions de la coalition ont visé des positions militaires syriennes ou ont tenté de harceler les appareils syriens ont été démenties par des sources sur place, selon al-Akhbar.
Source: Divers