Les bureaucrates bruxellois savent mieux que quiconque comment combattre la propagande russe: un petit organisme, créé par le groupe de travail East StratCom Task Force auprès du service diplomatique de l’Union européenne pour essayer de retourner les Européens contre la Russie.
Malgré des appels à lever les sanctions antirusses, l’UE discute assez sérieusement de nouvelles restrictions et parallèlement choisit d’investir dans la propagande de « discréditation » de la politique étrangère de la Russie. Ainsi, les fonctionnaires bruxellois font tout pour renforcer le système médiatique qui fonctionne contre la Fédération de Russie.
D’après les technocrates, il y a au moins deux raisons majeures à cela : ils ne peuvent pas combattre frontalement la Russie et de plus la pression de « la propagande informative sur l’UE de la part de la Russie » est forte.
On lit notamment une telle déclaration dans la résolution approuvée récemment par la Commission des Affaires étrangères auprès du Parlement européen. Les fonctionnaires ont oublié de noter qu’ils ont décidé de se frotter à la « désinformation russe » avec l’ancienne méthode, en créant un petit bureau auprès du service diplomatique de l’UE qui essaye de « briser les mythes du Kremlin sur l’UE ».
Ils ont évidemment pensé à développer leur site Internet et ont créé une page en russe pour couvrir plus d’utilisateurs. Ainsi, en 10 mois de travail seulement, le bureau a envoyé chaque semaine de l’information à plus de 18 000 abonnés russophones habitant en Russie ainsi que dans les pays russophones se trouvant à ses frontières.
Un peu d’information sur le mécanisme de travail de ce bureau : il a son propre portail qui s’appelle euvsdisinfo et ses comptes dans les réseaux sociaux. Il est à noter qu’il est assez actif sur ses pages Facebook et Twitter où il a déjà environ 14 000 abonnés, de plus il répond très vite aux messages qui lui sont envoyés.
Mais la cerise sur le gâteau est le slogan que l’on trouve sur la page principale du portail : « La désinformation pro-Kremlin : des histoires médiatiques fausses qui soutiennent les politiques russes », ainsi que celui-ci : « Ne soyez pas trompés : posez plus de questions », qui fait ouvertement allusion au slogan du média russe RT : « Posez plus de questions » sur fond de couleurs orange et noire caractéristiques de Sputnik.
Pour gagner en popularité chez les lecteurs, chaque semaine les experts de l’UE présentent une compilation de sujets. Ainsi, le mardi, ils publient la « revue de la désinformation » et le vendredi, le soi-disant « digest de la désinformation » qui comprend un peu d’humour. Mais qu’est-ce que la propagande à l’européenne ?
Par exemple, si l’on prend la dernière revue datant du 17 octobre, qui est presqu’entièrement consacrée à la Syrie, on y voit un calendrier des histoires « pro-Kremlin » publiées par les médias sur l’attaque d’Alep.
Donc, qu’est-ce qu’on peut y voir ? « Un convoi humanitaire de l’Onu à destination d’Alep pilonné en Syrie », « Les militaires russes n’ont pas découvert de traces de tirs directs sur la colonne humanitaire. Les traces découvertes ne sont pas liées aux forces armées russes » et bien d’autres. Tous ces titres se trouvent dans un carré noir ce qui laisse entendre que « les Russes mentent ».
Puis, les auteurs de cette revue publient les déclarations de la partie russe mais n’en donnent aucun fait concret. En gros, on ne retrouve que le résumé des supports russes mais avec des commentaires ajoutés par l’auteur. Ils n’oublient pas non plus l’humour.
Ainsi, ils ont publié une enquête d’un utilisateur de Twitter, selon laquelle le président russe Vladimir Poutine serait le candidat le plus populaire parmi les Américains devançant Hillary Clinton et Donald Trump… Et tout cela est présenté comme le fruit des médias russes qui mènent une politique de propagande ! Selon des analystes, en accusant la Russie de faire de la propagande, l’Union européenne s’est lancée elle-même dans de la désinformation.
« Avant, l’Union européenne n’avait pas besoin de propagande, puisqu’elle possédait la « puissance douce ». Ces dernières années, l’UE a perdu cette puissance. Lorsque l’UE a supporté la terreur en Ukraine, c’était le point extrême. L’UE est obligée de changer sa puissance douce en propagande », explique le politologue Sergueï Markov.
Le bureau travaille sans aucun financement direct et obéit au service audio-visuel et à d’autres structures des services diplomatiques. Le nombre d’employés est d’environ 10 personnes qui, selon des médias étrangers, reçoivent de l’aide de la part de diplomates de pays de l’UE et de 450 informateurs.
Source: Sputnik