Le président syrien Bachar al-Assad a précisé les trois raisons pour lesquelles son pays a subi les foudres de la destruction : elles sont de dimension régionale, internationale et énergétique.
L’Arabie veut détruire l’Iran
Lors d’un long entretien accordé au journal russe Komsomolski Pravda , rapporté par l’agence syrienne Sana, il a attribué l’une de ces raisons au courroux des dirigeants saoudiens qui lui avaient demandé de couper définitivement ses relations avec Téhéran.
« La Syrie entretient de bonnes relations avec l’Iran. Et l’Arabie saoudite souhaitant détruire l’Iran complètement. Les Saoudiens voulaient que la Syrie prenne position contre l’Iran. Raison pour laquelle, la destruction de la Syrie pourrait avoir un impact négatif sur l’Iran », a-t-il expliqué en premier. Et de poursuivre : « Les Saoudiens avaient dit que si on s’écartait de l’Iran et si nous coupons toutes nos relations avec lui, ils allaient m’aider. Voilà le plus simplement et directement ».
L’Occident veut affaibir la Russie
Quant à la deuxième raison, elle est liée au conflit entre l’Occident et la Russie.
« Pour l’Occident, la Syrie et la Russie sont des alliés depuis des décennies, en affaiblissant la position de la Syrie, ils pourraient altérer celle de la Russie », a-t-il indiqué.
L’Occident veut une Syrie marionnette
Concernant la troisième cause de cette guerre infligée à la Syrie, elle remonte au contentieux énergétique. M. Assad rectifie toutefois ce que la plupart des médias ont véhiculé.
« Il était prévu qu’un gazoline passe par la Syrie, en provenance de l’est, de l’Iran et de l’Irak pour traverser la Méditerranée et qu’un autre gazoline vienne depuis le Golfe, destiné également à l’Europe », a-t-il affirmé.
La version des medias indique que le président syrien avait refusé la deuxième proposition, lui préférant la première. Sa déclaration au journal russe précise qu’il avait accepté les deux.
Il a souligné aussi : « la Syrie serait devenue une plate-forme centrale sur le plan énergétique. Je ne crois pas que l’Occident aurait accepté une telle Syrie, une Syrie qui refuse d’être une marionnette entre ses mains et qui puisse jouir d’un tel privilège et d’une telle hégémonie ».
Selon Assad, l’essence du conflit remonte « aux velléités d’hégémonie des Etats-Unis sur le monde entier et de ne permettre aucun partenariat sur la scène politique internationale, ni de la part de la Russie, ni même de la part des alliés occidentaux des USA ».
« les Etats-Unis utilisent le terrorisme comme une carte qu’ils ont dans la poche et qu’ils sortent quand bon leur semble », a-t-il ajouté.
La Turquie veut blanchir sa page noire
Concernant l’invasion turque dans le nord syrien, dans le cadre d’une offensive baptisée Bouclier de l’Euphrate, et supposée selon les déclarations officielles turques éradiquer Daesh, le numéro un syrien a estimé qu’elle est plutôt destinée à « blanchir la page noire des Turcs, et à couvrir leur réelles intentions de soutien à Daesh et au front al-Nosra », branche d’Al-Qaïda en Syrie, rebaptisée front Fateh al-Sham.
« Ce sont eux qui les ont fabriqués de toutes pièces et de leurs propres mains. Ils veulent maintenant couvrir Daesh d’un nouvel emballage pour pouvoir parler de forces modérées nouvelles. Il veulent transférer à ces dernières le contrôle des régions de Daesh pour pouvoir dire qu’ils ont vaincus Daesh grâce à leurs raids aériens », a enchaîné le président syrien.
La Turquie est accusée d’avoir soutenu cette milice wahhabite , en facilitant son approvisionnement en armements et en miliciens étrangers, et en acheminant le pétrole qu’elle extrayait du sol syrien, via sa frontière. La Turquie est aussi accusée d’avoir contribué au pillage des cités industrielles d’Alep et de sa province, d’autant que tout le matériel des usines syriennes a été volé par les milices qu’elle a soutenues et lui a été revendue.
Le représentant de la Syrie au Nations Unies Bachar al-Jaafari a d’ailleurs présenté à l’organisation onusienne un rapport détaillé des exactions et des crimes attribués par son gouvernement à la Turquie.