Prié d’évaluer l’attachement de l’Arabie saoudite aux valeurs démocratiques, le secrétaire adjoint pour le Proche-Orient Stuart Jones a répondu par un silence significatif.
Jones a convoqué des journalistes pour leur parler des résultats de la tournée du président américain Donald Trump au Proche-Orient.
Un reporter a rappelé que le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, lors d’une conférence de presse avec son homologue saoudien, avait critiqué les résultats de l’élection présidentielle en Iran. Le journaliste a demandé d’apprécier l’attachement de l’Arabie saoudite aux valeurs démocratiques et d’expliquer dans quelle mesure ceci était important pour lutter contre l’extrémisme.
Le représentant du Département d’Etat américain a fixé du regard un point sur le mur pendant 10 à 15 secondes tout en restant muet comme une carpe, et a laissé ensuite ignorée la première partie de la question.
« Je dirais que lors de cette rencontre nous avons fait des progrès avec Riyad et d’autres partenaires, nous avons fait une déclaration énergique contre l’extrémisme, et nous avons pris plusieurs mesures de lutte contre ce dernier, via des mécanismes régionaux », a bafouillé Jones en marquant des pauses prolongées. « Il est évident qu’une des sources de l’extrémisme (…) Une menace terroriste émane de l’Iran à cause de son gouvernement qui ne réagit pas aux aspirations de son électorat », a terminé Jones.
L’épisode a eu lieu vers la fin du point de presse. Juste après, Jones a tourné d’un air impuissant la tête vers sa collègue du service de presse du Département d’Etat qui a tout de suite proposé de mettre fin à la réunion.
Depuis plusieurs années, des observateurs politiques et des défenseurs des droits de l’homme accusent la Maison-Blanche d’ignorer les violations de l’Arabie saoudite dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme. Le Royaume est un allié clé des Etats-Unis dans la région, aussi les administrations américaines successives s’abstiennent-elles de critiquer publiquement Riyad, tout en fustigeant d’autres leaders de la région pour l’absence de libertés civiles.
Source: Sputnik