Des politiciens de premier plan de 100 pays – notamment 28 chefs d’État et de gouvernement dont le président russe Vladimir Poutine – se réuniront les 14 et 15 mai au bord du lac Yanqi dans la banlieue de Pékin.
Ils participeront à un sommet sur le projet « La Ceinture et la route » (ou « Nouvelle route de la soie »), programme économique ambitieux attribuant à la Chine le rôle de principal pôle d’intégration dans la vaste région de l’Eurasie.
Le projet La ceinture et la route, héritier de la Ceinture économique de la route de la soie et de la Route maritime de la soie du XXIe siècle, a été proposé par le président chinois Xi Jinping en automne 2013. Il implique la création de réseaux d’infrastructure de transport globaux réunissant jusqu’à 60 pays sur trois continents — en Asie, en Europe et en Afrique. La composante logistique de transport est une sorte de « squelette » du projet, qui sous-entend également une augmentation de « masse musculaire » sous la forme de l’expansion générale du commerce, d’une intensification des échanges de change et même la coopération humanitaire de la Chine avec les pays qui adhéreront à cette initiative.
Dans un premier temps, ce vaste projet dont les contours n’ont pas encore été entièrement définis vise à faciliter l’exportation de produits chinois à l’étranger et, indirectement, à affirmer l’image de la Chine en tant que principal pôle d’intégration au niveau international sur fond de sentiments antimondialistes aux États-Unis — première économie mondiale. D’après le brouillon de la déclaration du sommet, grâce à ce projet Pékin compte lancer une « nouvelle ère de la mondialisation » et n’a pas l’intention de « jouer en solo »: La ceinture et la route doit devenir une « symphonie conjointe avec la participation de tous les pays, dont chacun profitera de la coopération ».
L’un des rôles principaux de cette « symphonie » revient à la Russie. En mai 2015, pendant la visite de Xi Jinping à Moscou, la Russie et la Chine ont signé une déclaration conjointe sur la coopération dans ce projet et ont même avancé plusieurs initiatives conjointes lors des forums économiques orientaux qui ont suivi. A l’heure actuelle travaille déjà une Commission pour relier l’Union économique eurasiatique et la Ceinture économique de la route de la soie présidée par le vice-premier ministre russe Igor Chouvalov et son homologue chinois Zhang Gaoli.
A long terme, Moscou et Pékin sont disposés à créer une zone de libre-échange. A plus court terme, la Russie compte rejoindre la Route de la soie pour développer l’Extrême-Orient et une partie de la Sibérie. Dans ce contexte, il est question de la mise en place d’un couloir économique Chine-Mongolie-Russie et des complexes de transport internationaux Primorié 1 (pour le transit de marchandises de la province de Heilongjiang via les ports de Vladivostok et de Nakhodka) et Primorié 2 (pour exporter les marchandises de la province de Jilin via le port de Zaroubino).
Depuis 2015, dans le cadre de l’unification de leurs deux projets d’intégration, la Russie et la Chine ont déjà signé plusieurs accords dans différents secteur: énergie, traitement des matières premières, pétrochimie, développement de technologies informatiques, création de cités des sciences conjointes, ainsi que dans des secteurs d’innovation comme l’aéronautique — Moscou et Pékin travaillent déjà à la création d’un grand avion de ligne et d’un hélicoptère lourd, rappelle Alexandre Larine, expert de l’institut d’Extrême-Orient.
Source: Sputnik