Des habitants d’un village au sud du Liban ont pris à parti une patrouille de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) qui était en mission sans escorte de l’armée libanaise et avait « empiété sur les propriétés privées ».
« Une patrouille de la FINUL est entrée dans la zone de Wa’r al- Jmaijmeh pour la seconde fois, sans la présence de l’armée libanaise et sur un terrain privé, ce qui a poussé les habitants à inspecter leurs propriétés », a indiqué le communiqué publié par ces habitants.
Le texte précise que « Les habitants (…) ont demandé aux forces de la Finul de se retirer mais les éléments de la patrouille ont eu une altercation avec eux. Ils les ont aspergés de gaz lacrymogènes et ouvert tiré en l’air, faisant plusieurs blessés parmi eux. »
La déclaration souligne la « nécessité de respecter les propriétés privées et d’éviter d’empiéter sur elles sans coordination avec les autorités compétentes ».
Les membres de la patrouille de la Finul composée d’éléments des contingents norvégien, finlandais et écossais ont tiré en l’air et lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, indique l’agence officielle ANI, selon laquelle une unité de l’armée libanais est ensuite arrivée et l’a escorté hors de la zone.
Pour sa part, le porte-parole de ll’organisation onusienne, Andrea Tenenti, a rapporté qu’une patrouille de la Finul menait vendredi matin une opération de routine entre Jmaijmeh et Kherbet Selm quand « un grand groupe d’individus en civil » a tenté de l’arrêter « de manière agressive ».
Ils ont brandi « des barres métalliques et des haches » et des véhicules ont été endommagés, a-t-il ajouté, sans faire état de blessés.
« Cette patrouille avait été planifiée à l’avance et coordonnée avec l’armée libanaise », selon lui.
La Finul fait partie d’un comité international chargé de superviser l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord prévoyant que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus devaient être déployés, la Finul a annoncé lundi avoir découvert dans le sud plus de 225 caches d’armes.
L’armée libanaise a pu se redéployer, en coordination avec la Finul, dans plus de 120 positions au sud du fleuve Litani mais « le déploiement complet reste entravé par la présence de forces israéliennes sur le territoire libanais », a déclaré la Force onusienne.
Israël, qui était censé avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, s’est maintenu dans cinq positions frontalières et mène régulièrement des frappes.
Ce vendredi, un projectile israélien a été tiré entre les deux localités Odaysseh et Taybeh en moment d’une opération de ratissage dans cette zone.
Dans la nuit de jeudi a vendredi, un hélicoptère Apache a ouvert le feu sur deux installations préfabriquées dans la région de Naqoura, dans le secteur occidental.
Jeudi, un drone israélien a pris pour cible une maison dans la localité de Kfar Kila. Son propriétaire est sorti indemne
Ce jour-même, un autre drone israélien d’espionnage s’est écrasé dans la région Almane al-Choumariyah-Marje’youn. Il a été confisqué par l’armée libanaise.
Cessez-le-feu: les Américains le premiers concernés
Ce vendredi, le président du Parlement, Nabih Berri, a souligné que les Américains sont les premiers concernés par le cessez-le-feu dans le sud s’ils le souhaitent vraiment.
Interrogé lors d’une interview sur les attaques israéliennes quotidiennes contre le sud du pays, il a répondu : « Ne vous interrogez pas sur Israël, mais sur les Américains. C’est avec eux que nous avons signé l’accord de cessez-le-feu, et ils sont censés en imposer l’application à Israël. »
Le président Berri a lié l’escalade en cours dans le sud aux transformations sans précédent qui se produisent en Syrie, affirmant que tout cela tourne autour de la réconciliation avec Israël. « La Syrie se dirige vers les accords d’Abraham et la normalisation », a-t-il déclaré.
Source: Divers