Les ministres libanais et syrien de la Défense ont conclu un accord en Arabie saoudite soulignant l’importance de « faire face aux menaces sécuritaires et militaires » sur leur frontière commune, a annoncé vendredi l’agence de presse officielle du royaume.
Le ministre libanais, Michel Menassa, et son homologue syrien, Mourhaf Abou Qasra, se sont rencontrés jeudi à Jeddah, en présence du ministre saoudien de la Défense, le prince Khalid ben Salmane ben Abdulaziz, « pour discuter de questions d’intérêt mutuel visant à instaurer la sécurité et la stabilité entre la Syrie et le Liban », a indiqué l’agence SPA.
A la mi-mars, des affrontements avaient fait dix morts dans l’est du Liban, à la frontière avec la Syrie. Les deux pays partagent une frontière de 330 kilomètres, sans démarcation officielle en plusieurs points ce qui la rend poreuse et propice à la contrebande.
L’accord signé jeudi souligne « l’importance stratégique de la démarcation de la frontière » et de « l’activation de mécanismes de coordination pour faire face aux menaces sécuritaires et militaires, en particulier celles qui trouvent leur origine le long de la frontière », selon SPA.
Les deux pays ont convenu de « tenir une réunion de suivi en Arabie saoudite à l’avenir », d’après la même source.
Des sources exclusives ont parlé à la chaîne de télévision Al-Manar des discussions les plus importantes qui ont eu lieu en Arabie saoudite entre les ministres de la Défense libanais et syrien. Ils ont noté qu’un « accord a été trouvé pour désamorcer la situation le long de la frontière libano-syrienne en établissant des comités de liaison et de suivi », ajoutant qu’un « accord a été trouvé pour travailler à la démarcation de la frontière et reprendre là où il s’était arrêté dans les périodes précédentes ».
Les sources ont indiqué qu’un « accord a été conclu pour accélérer les procès des détenus syriens et pour étudier la possibilité pour les condamnés de terminer le reste de leur peine en Syrie ». Ils ont également déclaré que « la partie libanaise a confirmé qu’il n’y a pas d’actes hostiles ni d’intentions hostiles de la part de la partie libanaise envers la Syrie et a demandé que la même chose soit faite de la part de la partie syrienne ».
Une visite du ministre libanais prévue mercredi à Damas avait été reportée sine die à la demande de la partie syrienne, selon un responsable libanais et une source gouvernementale syrienne.
Selon cette source, le report était dû aux « préparatifs pour la formation d’un nouveau gouvernement » en Syrie. Les nouveaux dirigeants syriens avaient annoncé que le pays se doterait le 1er mars d’un gouvernement pour succéder à l’actuel cabinet intérimaire, mais sa formation n’a toujours pas été annoncée.