Les États-Unis ont intensifié leurs attaques contre le Yémen ces dernières semaines et pourraient maintenant viser la République islamique à la demande d’Israël.
Le Pentagone a envoyé des renforts près des eaux yéménites et iraniennes, en stationnant plusieurs bombardiers furtifs B-2 et avions de chasse F-35 sur la base de Diego Garcia, dans l’océan Indien.
“Les États-Unis ont intensifié leurs attaques contre le Yémen ces dernières semaines et pourraient maintenant viser la République islamique sur demande d’Israël”.
“La semaine dernière, des dizaines d’avions de transport lourd ont atterri dans des bases en Arabie saoudite, au Qatar, en Jordanie, au Koweït et à Diego Garcia, ce qui semble indiquer une augmentation du rythme habituel des vols vers la région”, a rapporté Haaretz le 27 mars, sur la base d’images satellites et de l’analyse des données de vol.
L’analyse de ces données indique qu’ils sont arrivés chargés. Au moins trois transporteurs ont décollé de la base aérienne de Whitman aux États-Unis, qui abrite les bombardiers furtifs B-2.
Environ sept vols ont acheminé du fret logistique en prévision de l’arrivée des bombardiers à Diego Garcia, une base stratégique au cœur de l’océan Indien utilisée auparavant pour lancer des frappes en Afghanistan et en Irak.
La base est suffisamment proche pour permettre une attaque massive contre l’Iran et le Yémen, et se trouve hors de portée des drones et des missiles balistiques yéménites.
Au même moment, au moins quatre bombardiers B-2 ont été enregistrés alors qu’ils se dirigeaient des États-Unis vers l’île via l’océan Pacifique.
Une dizaine de cargos supplémentaires sont arrivés de la base aérienne de Hill, aux États-Unis, à Riyad, en Arabie saoudite. Un escadron de F-35 opère depuis la base de Hill, et au moins huit de ses avions sont arrivés des États-Unis en Grande-Bretagne la semaine dernière et ont poursuivi leur route vers une destination d’Asie occidentale.
Ce déploiement intervient à la suite d’une importante campagne de bombardements américains au Yémen ces deux dernières semaines et après que le président Trump a lancé un ultimatum à l’Iran pour qu’il reprenne les négociations sur son programme nucléaire.
En février, Israël a averti de l’éventualité d’une “option militaire” contre l’Iran et a demandé l’aide du président américain Donald Trump pour intensifier la pression sur la République islamique. L’Iran a déclaré qu’il ne prévoit pas la mise au point d’une arme nucléaire et qu’une telle décision serait “non islamique”.
En octobre de l’année dernière, des bombardiers B-2 ont participé à des frappes ciblant des caches d’armes souterraines au Yémen.
Le groupe aéronaval du porte-avions USS Truman se trouve actuellement en mer Rouge, au large des côtes de l’Arabie saoudite, et ses avions attaquent fréquemment le Yémen.
Politico a rapporté la semaine dernière que les États-Unis, dans un “geste rare et provocateur”, envoient un deuxième porte-avions en Asie occidentale pour intensifier leur campagne de bombardements contre le Yémen.
Le Secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, a également ordonné au groupe aéronaval du porte-avions USS Truman, qui opère actuellement en mer Rouge, de prolonger son déploiement d’au moins un mois.
Une batterie THAAD américaine est stationnée en Israël depuis octobre dernier, complétant le système Arrow dans l’interception des missiles balistiques en provenance du Yémen et d’Iran.
Téhéran réitère sa position selon laquelle aucune négociation nucléaire directe ne peut avoir lieu tant que les États-Unis maintiennent leur politique de pressions et de sanctions.
L’Iran a adressé une réponse officielle à la récente lettre du président américain Donald Trump adressée au guide suprême du pays, Ali Khamenei, dans laquelle Téhéran a fait part de sa volonté d’engager des négociations “indirectes”.
“La réponse officielle de l’Iran à la lettre du président américain Donald Trump a été dûment envoyée via Oman”, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à l’agence IRNA le 27 mars.
“La réponse officielle comprend une lettre dans laquelle nos points de vue concernant le statu quo et la lettre de M. Trump ont été pleinement exposés et transmis à l’autre partie”, a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères a souligné qu’aucune négociation directe ne pourra avoir lieu tant que l’Iran sera soumis à la politique de “pressions maximales” de la part de Trump, entre sanctions et menaces d’attaque.
“Des négociations indirectes, cependant, pourront être poursuivies, comme elles l’ont été par le passé”, a-t-il déclaré.
“Lorsque la “pression maximale” est exercée, aucune personne sensée n’accepterait d’entamer des négociations directes. Le mode de négociation est toujours pertinent dans les relations diplomatiques… Et pour l’instant, notre tactique consiste à mener des négociations indirectes”, a poursuivi Araghchi.
Trump a révélé début mars avoir envoyé une lettre aux dirigeants iraniens, leur intimant l’ordre de négocier sous peine d’une attaque contre leur programme nucléaire.
“Je leur ai écrit, disant que je souhaite négocier avec eux, car si nous devons intervenir militairement, les conséquences seront terribles pour eux. On peut gérer l’Iran de deux manières : militairement, ou en passant un accord”, a déclaré le président américain à l’époque.
Plusieurs informations récentes dans les médias occidentaux indiquent que les services de renseignement américains sont au courant des projets israéliens de frappes contre les installations nucléaires iraniennes dans un avenir proche.
Les responsables iraniens ont maintes fois répété que Téhéran ne négociera pas sur le nucléaire sous la menace d’agression et de sanctions économiques, qui se sont intensifiées depuis l’arrivée au pouvoir de Trump et le renouvellement de sa politique de sanctions contre l’Iran.
Les commentaires du ministre iranien des Affaires étrangères jeudi ont coïncidé avec des informations selon lesquelles Washington a renforcé sa présence militaire près des eaux yéménites et iraniennes, en stationnant plusieurs bombardiers furtifs B-2 et avions de chasse F-35 à la base de Diego Garcia dans l’océan Indien.
La base est suffisamment proche pour permettre une attaque massive contre l’Iran, ainsi que le Yémen, que Washington bombarde actuellement quotidiennement.
Le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Qalibaf, a déclaré vendredi que toute action militaire américaine contre l’Iran “mettrait le feu aux poudres et ferait exploser toute la région”. Qalibaf a ajouté que “les bases américaines et celles de leurs alliés ne sauraient échapper aux représailles”.
Durant un défilé militaire jeudi, le commandant des forces navales du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), Alireza Tangsiri, a déclaré : “Si nos ennemis commettent une seule erreur, nous les expédierons en enfer”, ajoutant que Téhéran “transformera les mers en enfer pour les sionistes”.
Le guide suprême Ali Khamenei a également mis en garde la semaine dernière contre les “sévères répercussions” et le “cinglant revers” auxquels s’exposent les États-Unis s’ils venaient à attaquer la République islamique.
Le week-end dernier, le CGRI a annoncé avoir dévoilé ses nouveaux systèmes de missiles sur les îles de la Grande et de la Petite Tumb et d’Abou Moussa, trois îles du golfe Persique revendiquées par l’Iran et les Émirats arabes unis.
“Notre stratégie consiste à armer [l’archipel] et en faire un outil opérationnel”, a déclaré Tangsiri.
Les gouvernements américain et israélien ont accusé Téhéran de tenter de se doter de l’arme nucléaire.
Téhéran insiste sur la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire, qui est conforme à une fatwa religieuse contre les armes de destruction massive, et rappelle qu’il est signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Dans son évaluation annuelle des risques, publiée ce mois-ci, le Département américain du renseignement national a déclaré que “la communauté du renseignement continue de penser que l’Iran ne se dote pas de l’arme nucléaire”.
Sources: The Cradle; traduit par Spirit Of Free Speech