Un haut responsable du Hamas a déclaré, le samedi 29 mars, que le mouvement de résistance palestinien avait approuvé une nouvelle proposition de cessez-le-feu à Gaza présentée par les médiateurs.
« Il y a deux jours, nous avons reçu une proposition des frères médiateurs égyptiens et qataris. Nous (…) l’avons approuvée. Nous espérons que l’occupation (israélienne) n’y fera pas obstacle », a déclaré Khalil al-Hayya, dans une allocution télévisée prononcée à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne musulman du Ramadan.
Al-Hayya a en outre affirmé que le mouvement avait abordé toutes les propositions « de manière responsable et positive, dans le but d’atteindre nos objectifs de mettre fin à la guerre », tandis que l’occupation israélienne, « comme d’habitude, tergiversait et évitait de parvenir à un accord, dans le but de prolonger la guerre et d’assurer la survie de son gouvernement aussi longtemps que possible. »
Al-Hayya a souligné que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « a contrecarré toutes les tentatives des médiateurs pour parvenir à un accord qui garantirait un cessez-le-feu complet et un retrait total de la bande de Gaza ».
Il a assuré que son mouvement avait respecté toutes les clauses de l’accord de cessez-le-feu lors de sa première phase.
Al-Hayya a dans ce contexte expliqué que « l’occupation a totalement renié l’accord après la fin de sa première phase. Elle n’a pas accepté de s’asseoir à la table des négociations pour entamer la deuxième phase, comme convenu, ni de se retirer de l’axe Salaheddine. Au lieu de cela, elle a repris la guerre de manière plus brutale, fermé les points de passage et interdit l’entrée de l’aide humanitaire. »
Les armes constituent une « ligne rouge »
Concernant les efforts visant à former un gouvernement de consensus national, le leader du mouvement à Gaza a annoncé que ces pourparlers ont atteint des « étapes avancées » et que nous, avec un nombre de forces et de factions, avons présenté à nos frères en Égypte une liste de noms d’individus indépendants, professionnels et experts pour compléter le processus de formation. Il a exprimé l’espoir que l’Egypte serait en mesure « d’accélérer sa formation, maintenant qu’elle a reçu le soutien arabe et islamique ».
Al-Hayya a en outre souligné qu’« il n’y aura ni déplacement ni déportation. L’arme de la résistance constitue une ligne rouge, liée à l’existence de l’occupation et à la création d’un État palestinien indépendant. Si l’occupation disparait, elle restera une arme au service du peuple et de l’État, protégeant leurs capacités et leurs droits. »
Contre-proposition israélienne
Côté israélien, le bureau du Premier ministre a déclaré que « Benjamin Netanyahu, a tenu hier une série de consultations conformément à la proposition reçue des médiateurs ».
« Il y a quelques heures, Israël a transmis aux médiateurs une contre-proposition en totale coordination avec les Etats-Unis », a-t-il ajouté sans donner plus de détails.
Une trêve fragile qui avait apporté des semaines de calme relatif dans la bande de Gaza a pris fin le 18 mars lorsque ‘Israël’ a repris ses bombardements contre l’enclave palestinienne.
Les pourparlers de Doha ont débuté un jour après que Netanyahu a menacé de s’emparer de certaines parties de Gaza si le Hamas ne libérait pas les captifs, et le mouvement palestinien a averti que ces captifs reviendraient « dans des cercueils » si ‘Israël’ n’arrêtait pas ses bombardements.
Les négociations indirectes entre le Hamas et ‘Israël’, menées par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis étaient jusque là au point mort depuis l’expiration le 1er mars de la première phase du cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre génocidaire israélienne contre Gaza.
Cette première étape a permis la libération de 33 captifs israéliens, dont huit tués par les bombardements israéliens contre Gaza, en échange de la libération de quelque 1.800 détenus palestiniens.
Sur les 251 captifs détenus par la Résistance le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien dont 34 morts selon l’armée d’occupation israélienne.