L’Algérie a interdit à ses diplomates ainsi qu’à leurs familles de se rendre en France, et ce, en représailles à la décision de Paris d’interdire l’entrée des diplomates algériens en possession de passeports spéciaux.
Les autorités algériennes ont donné instruction aux diplomates et aux employés du ministère des Affaires étrangères, en particulier ceux détenteurs d’un passeport diplomatique, d’éviter de se rendre en France ou de transiter par la France jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision fait suite à une série de mesures provocatrices de Paris qui a interdit à plusieurs détenteurs de passeports diplomatiques l’entrée sur le territoire français dans un contexte de grave crise politique entre les deux pays.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a donné instruction aux diplomates et à tous les employés du bureau central du ministère des Affaires étrangères d’« annuler tout voyage en France, qu’il soit à des fins personnelles ou touristiques, et d’éviter de passer par les postes frontières de ce pays si la destination du voyage est un autre pays ».
Dans la foulée, le ministère algérien des Affaires étrangères a mis l’accent sur la nécessité de garantir la mise en œuvre de ces instructions et d’accorder une importance capitale à ces mesures de précaution.
La décision inclut les membres de la famille des diplomates détenteurs de passeports diplomatiques, apparemment pour éviter des problèmes et des embarras politiques similaires à ce qui est récemment arrivé à l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali.
Par cette démarche, le gouvernement algérien cherche à éviter toute situation dans laquelle les diplomates algériens ou les détenteurs de passeports diplomatiques seraient embarrassés ou provoqués par la France. De plus, il envisage de mettre en œuvre des mesures visant à limiter la capacité de la France à exercer une pression sur l’Algérie en imposant d’interdictions d’entrée aux Algériens détenteurs de passeports diplomatiques.
Ceci intervient après que les autorités françaises ont décidé d’imposer des « mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire français pour certaines personnalités algériennes », en référence aux personnalités algériennes détenteurs des documents de voyage spéciaux (passeports diplomatiques). La France a pris cette décision à la suite du refus d’Alger de coopérer avec Paris pour déporter et accepter l’expulsion des migrants clandestins algériens résidant en France.
Les instructions du ministère algérien des Affaires étrangères à ses diplomates et à ses employés de ne pas se rendre en France tombent après que les autorités françaises ont interdit à l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, à l’ancien chef du cabinet présidentiel, Abdelaziz Khellaf, ainsi qu’à une autre personne, dont le nom n’est pas divulgué, d’entrer sur le territoire français.
Ces évolutions interviennent dans le contexte d’une crise politique et diplomatique grave et persistante entre les deux pays, qui a débuté en janvier 2023 en raison du refus du président algérien de se rendre à Paris.
La crise s’est aggravée en juillet 2024 après que Paris a décidé d’apporter son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara. Cela a poussé l’Algérie à retirer son ambassadeur à Paris et à réduire sa représentation diplomatique.
La crise s’est encore aggravée après que l’Algérie a arrêté l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à la mi-novembre et a refusé de reprendre ses ressortissants expulsés de France. Cela a été suivi par une guerre verbale entre les deux pays au cours des deux dernières semaines.
Source: Avec PressTV