La non-intervention de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité des Nations unies, a encouragé le régime israélien à poursuivre ses crimes contre le peuple palestinien, a déclaré, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, lors de son point de presse hebdomadaire, le lundi 19 août à Téhéran.
« Il ne fait aucun doute qu’il est nécessaire d’établir un cessez-le-feu [à Gaza]. Le monde en a assez de ces plus de 10 mois de crimes, de brutalité et d’impertinence du régime israélien et ne peut plus accepter un tel niveau de criminalité », a-t-il indiqué.
La République islamique d’Iran salue tout « effort sincère » visant à établir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre, a précisé le porte-parole de la diplomatie iranienne, ajoutant que l’Iran fait partie des principaux pays qui ont déployé tous leurs moyens pour stopper la « machine à tuer » du régime israélien.
Téhéran considère Washington impuissant dans la conduite de négociations de cessez-le-feu dans la mesure où il est, lui-même, au nombre des soutiens du régime israélien et nullement engagé dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales, a souligné le porte-parole iranien, avant de déclarer : « La preuve a été faite jusqu’à présent que les États-Unis participent à la guerre et aux massacres ».
Ailleurs dans ses remarques, Kanaani a ajouté que des pourparlers de cessez-le-feu ont eu lieu entre des groupes palestiniens et le régime israélien, qui a jusqu’à présent tué plus de 40 000 Palestiniens.
Comme annoncé par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui est la principale partie négociatrice palestinienne, le régime israélien n’a aucune intention d’établir un cessez-le-feu à Gaza, a-t-il affirmé, en précisant : « La balle est donc dans le camp d’Israël et des États-Unis ».
À cet égard, Oussama Hamdan, qui représente le Hamas au Liban, a déclaré ce samedi que les États-Unis n’avaient pas de réelle volonté d’établir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Des sources égyptiennes, sous couvert de l’anonymat, ont déclaré samedi que les négociations indirectes entre des représentants du Hamas et d’Israël sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza reprendraient mercredi au Caire.
Les délégations des trois médiateurs, à savoir l’Égypte, les États-Unis et le Qatar, ainsi que l’équipe de négociation israélienne participeront aux pourparlers prévus mercredi et jeudi, toujours selon les mêmes sources.
À noter qu’Israël a lancé, le 7 octobre 2023, sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza assiégée, après que le Hamas a mené son opération sans précédent Tempête d’Al-Aqsa, contre l’entité usurpatrice en représailles aux atrocités intensifiées du régime contre le peuple palestinien.
Depuis le début de l’agression du régime de Tel-Aviv, au moins 40 139 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, sont tombés en martyr et plus de 92 609 autres ont été blessés.
Les cycles successifs de négociations n’ont pas réussi à parvenir à une trêve pour mettre un terme à l’offensive brutale israélienne contre Gaza.
« L’Iran ne cherche pas à attiser les tensions dans la région »
Nasser Kanaani a rejeté tout lien entre les négociations de cessez-le-feu en cours et la possibilité que l’Iran envisage de reporter sa réponse de représailles à Israël à la suite de l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, à Téhéran fin juillet.
Haniyeh a été assassiné le 31 juillet, alors qu’il se trouvait à Téhéran pour assister à la cérémonie d’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.
Les dirigeants politiques et militaires iraniens, dont le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, et le président Massoud Pezeshkian, ont promis de venger le sang de Haniyeh.
Dans ce droit fil, Kanaani a déclaré : « La réponse de l’Iran à l’assassinat du martyr Haniyeh en tant qu’invité officiel de l’Iran et les négociations de cessez-le-feu à Gaza sont deux questions distinctes », affirmant que l’Iran est le plus important et le plus fervent partisan régional et international de la fin de la guerre et de l’établissement d’un cessez-le-feu.
Tout en faisant part du soutien de l’Iran à toute action visant à parvenir à une trêve dans l’enclave palestinienne, Nasser Kanaani a souligné que les négociations de cessez-le-feu étaient sans aucun rapport avec le « droit légitime et légal de l’Iran à punir l’agresseur ».
« La République islamique d’Iran a le droit de défendre sa sécurité et son intégrité territoriale conformément à la Charte des Nations unies et s’est engagée à adopter des approches politiques et juridiques à cet égard », a-t-il indiqué.
Déplorant le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas rempli son devoir envers le régime israélien, le porte-parole iranien a ajouté : « Nous avons dit à nos amis que nous ne cherchons pas à intensifier l’insécurité dans la région. Cependant nous insistons sur le droit légal de l’Iran à punir l’agresseur et nous le ferons au moment opportun ».
Ailleurs dans ses remarques, Nasser Kanaani a répondu à une question sur le rôle de médiateur de certains pays pour dissuader l’Iran de donner une réponse au régime israélien : « Si la communauté internationale, en particulier et les Nations unies et le Conseil de sécurité, avait pu et montré dans la pratique qu’ils avaient la volonté et la capacité nécessaires pour maintenir la paix régionale et internationale face au régime sioniste, nous n’aurions pas été témoins de plus de 10 mois de crimes à Gaza ».
Il a rejeté la demande « irrationnelle » formulée par certains pays à l’encontre de l’Iran de faire preuve de retenue dans un contexte où Israël représente une menace sérieuse pour la paix et la sécurité régionales.
« Nous faisons face à un régime voyou qui ne respecte aucune règle internationale. L’impunité de ce régime constitue une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales », a-t-il souligné.
« L’Iran a le droit de répondre à l’agression israélienne »
Nasser Kanaani a réitéré le droit « inhérent et légitime » du pays à répondre à l’acte d’agression d’Israël, affirmant que « ce droit ne sera perdu en aucune circonstance ».
En outre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a souligné que l’assassinat du leader du Hamas par le régime israélien était une violation flagrante du droit international.
C’est un principe clair pour l’Iran de soutenir la Palestine, a-t-il déclaré, ajoutant que la punition de l’agresseur est une action qui favorisera la paix et la stabilité régionales et aidera au règlement de la question palestinienne.