Des habitants de la localité de Majdal Chams (Majdal Shams) du Golan syrien occupé ont chassé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui voulait se rendre ce lundi sur le lieu où un projectile s’est écrasé le samedi tuant 12 enfants et jeunes syriens dans un stade de football.
Les dirigeants israéliens se sont empressés d’accuser le Hezbollah de l’avoir tiré, ce que ce dernier a démenti catégoriquement assurant que c’est un missile d’interception du Dôme de fer israélien qui a causé le drame.
Lorsque Netanyahu est arrivé à Majdal Chams vers 14 :00, il a été accueilli par le chef du conseil désigné par les autorités de l’occupation dans le bâtiment du conseil local où il est entré par la porte-arrière.
Des photos relayées sur les réseaux sociaux le montrent avec le guide spirituel des druzes en « Israël » cheikh Mwaffaq Tarif, connu pour ses positions favorables à l’entité sioniste.
Dès que les habitants ont été mis au courant de son avènement, ils ont accouru vers ce bâtiment. Les protestataires brandissaient des banderoles sur lesquelles est inscrit « criminel de guerre », « à bas le tueur des enfants ».
« Assassin, sors d’ici, tu es une ordure, n’exploitez-pas ce drame aux dépens de nos martyrs », ont-t-il scandé.
Des sources ont assuré que Netanyahu a été contraint de quitter la localité syrienne occupée où il est resté à peine un quart d’heure.
Auparavant des escarmouches avaient eu lieu entre certains habitants et le chef du conseil local en raison du fait qu’il avait organisé et coordonné cette visite et celles des membres de la Knesset.
Selon la chaine d’information libanaise al-Mayadeen, des habitants ont refusé ce matin de permettre aux éléments des forces de sécurité israéliens d’utiliser leur maison et leurs toits comme point de surveillance pour sécuriser la venue de Netanyahu.
Le Haaretz a révélé pour sa part que plusieurs représentants des familles des victimes de Majdal Chams ont refusé de rencontrer Netanyahu à la demande de ce dernier.
Dimanche, les habitants de Majdal Chams avaient expulsé plusieurs ministres du gouvernement israélien, dont celui des Finances Betsalel Smotrich, celui de l’Economie Nir Barakat, celui de l’Education Yoav Kish, celui de la protection de l’environnement Eidit Silmane et le ministre de l’Energie Elie Cohen.
« Vous êtes venus danser sur le sang de nos enfants », a crié l’un des habitants à la face de Smotrich.
Le guide spirituel de la communauté druze du Liban cheikh Sami Abi al-Mouna a envoyées un message aux Syriens du Golan occupé et de Majdal Chams en particulier. Saluant « leurs positions patriotiques arabes et leur refus des figures provocantes de l’occupation qui veulent politiser ce drame et exploiter cet incident douloureux pour orienter leurs accusations et exacerber le conflit ».
Dimanche, le chef druze libanais Walid Joumblatt avait accusé l’entité sioniste de mentir en accusant le Hezbollah d’être derrière le tir meurtrier de Majdal Chams et mis en garde contre ses tentatives de zizanie.
Selon la chaine d’inforation qatarie al-Jazeera, cette localité est le plus important centre résidentiel des druzes syriens du Golan avec ses 12 mille habitants, après l’expulsion de 130 mille habitants au lendemain de l’occupation par Israël des hauteurs du Golan pendant la guerre de 1967. Ils sont restés attachés à leur terre en dépit des mesures visant à les déplacer ou à diluer leur identité.
Ils ont au début affronté l’occupation israélienne via la résistance armée. Mais ils ont par la suite opté pour la résistance civile en refusant la nationalité israélienne, en boycottant les élections locales et en résistant aux politiques israéliennes de grignotage progressif et de confiscation des ressources naturelles. Seuls 20% d’entre eux ont accepté la nationalité israélienne. Ils ont veillé à garder des liens économiques et sociaux avec la Syrie.
Source: Divers