Les forces armées et la police nigérianes ont attaqué mercredi soir le bâtiment du Mouvement islamique du Nigéria (MIN) dans la ville de Katsina.
Le leader des musulmans chiites de Katsina, cheikh Yaqoub Yahya, habite dans ce bâtiment.
Lors de cette attaque, nombre de personnes ont été blessées, dont certaines grièvement. On ignore encore le nombre exact des blessés, a écrit le site internet News Rescue.
Les forces de l’armée et de la police n’avaient aucun mandat d’arrêt ou de perquisition pour pénétrer dans le bâtiment, mais elles y sont entrées de force en battant les personnes qui s’y trouvaient.
Quelques heures après cette attaque, le gouverneur de Katsina a émis un décret interdisant tout rassemblement illégal dans cette ville.
Pour rappel, deux ans auparavant, lors du massacre de Zaria, l’armée nigériane a tué des centaines de personnes.
Selon Amnesty International, le massacre de Zaria a fait au moins 350 morts.
En confirmant la mort de dizaines de personnes à Zaria, Human Rights Watch (HRW) a annoncé que l’armée avait enterré les cadavres des victimes dans des fosses communes sans l’autorisation de leur famille.
À la suite de ce massacre, une enquête internationale a été ouverte sur la violation des droits de la minorité chiite. Le gouvernement, qui est lui-même l’auteur de cette tuerie, a prétendu lui aussi être en train d’enquêter à ce propos.
Lors de cette attaque, cheikh Ibrahim Zakzaky, leader des musulmans chiites dans ce pays, a été grièvement blessé avant d’être arrêté. Il est toujours en prison en compagnie de son épouse, et ce, alors que la Cour suprême nigériane a déclaré illégale l’arrestation du cheikh Zakzaky et ordonné sa libération immédiate.
Jeudi, les étudiants nigérians ont manifesté dans la ville d’Abuja, capitale de ce pays, pour réclamer au gouvernement et à l’armée l’application de la décision du tribunal.
Les manifestants brandissaient des portraits de cheikh Zakzaky, de son épouse, de ses fils tombés en martyre et des autres dirigeants du Mouvement islamique du Nigéria morts eux aussi sous les balles de l’armée.
Avec PressTV