Le silence du numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah fait parler beaucoup de lui. Depuis le déclenchement de l’opération du Hamas Déluge d’al-Aqsa, il n’a prononcé aucun discours ni donné aucune déclaration.
De nombreux dirigeants du Hezbollah ont dit leur mot : le numéro deux cheikh Naim Qassem, le chef du Bureau exécutif sayed Hachem Safieddine, des députés dont Mohamad Raad surtout, le chef du son bloc parlementaire. Assurant que le Hezbollah fait partie de la bataille en cours.
Sur le terrain, ce sont les opérations de la résistance islamique qui parlent d’elles-mêmes. Depuis le sud du Liban, elles ne connaissent pas de répit. Elles ont visé 52 positions et stations israéliennes frontalières avec leurs chars et leurs équipements et radars d’espionnage. Tuant et blessant d’innombrables soldats israéliens et forçant plus de 60 mille colons des 28 colonies frontalières à les évacuer.
En même temps, le nombre des martyrs dans les rangs des combattants de la Résistance islamique gonfle avec l’annonce de 26 d’entre eux.
Alors que des observateurs constatent que cette escalade reste limitée géographiquement dans les zones frontalières, cheikh Naim Qassem avait dans son discours précisé que la Résistance islamique affronte trois divisions de l’armée israélienne.
Le silence de sayed Nasrallah fait monter les spéculations sur ce qu’il pourrait dire lors de sa prochaine apparition.
Parmi les médias israéliens, le Haaretz estime que « le jour où il parlera sera la jour du Jugement dernier pour Israël » ont rapporté des médias arabes.
En outre, le journaliste Yoni Ben Menahem constate que « depuis le début de la guerre au sud, Nasrallah observe le silence et mène une guerre d’usure contre Israël aux frontières nord ».
Selon lui « Israël devrait se préparer pour le pire des scénarios. Lorsqu’il sera obligé de combattre sur deux fronts en même temps ».
Des médias ont fait part que « les Etats-Unis et Israël trouvent des difficultés à décoder les intentions du SG du Hezbollah ».
Aussi bien les dirigeants américains qu’israéliens appréhendent que le Hezbollah n’ouvre un second front depuis le sud du Liban. Surtout lorsque l’entité sioniste lancera son offensive terrestre dans la bande de Gaza. Pendant sa visite au Liban, la ministre française des Affaires étrangères a adressé un message de leur part au Hezbollah mettant en garde contre toute velléité de le faire. Ce à quoi il a répondu en coupant tous les contacts.
Interrogé par un média libanais, l’analyste Faysal Abdel Sater pro résistance estime que ce silence fait partie « d’une stratégie ».
« Il ne veut pas parler pour parler. S’il décide de parler c’est qu’il aura quelque chose à annoncer », assure-t-il.
Selon lui, ce silence sème la confusion chez l’ennemi, rapportant que dans certains milieux israéliens, on admet qu’il ne leur accorde même pas une heure de son temps. Abdel Sater assure que sayed Nasrallah suit de très près les évènements indiquant qu’il a envoyé à travers l’un des dirigeants du Hezbollah un hommage à tous les journalistes qui défendent la Palestine.
Selon un autre observateur, Simon Abou Fadel qui exprime l’opinion de la frange proche du camp du 14 mars, lorsque sayed Nasrallah va parler « ses propos devraient avoir un impact ».
Selon lui, soit il va exprimer une position dans laquelle il va dire que le Hezbollah ne veut pas ou hésite à entrer dans cette bataille pour soutenir le Hamas et le peuple palestinien, ce qui nécessite qu’il se prépare au préalable à sa réaction. Soit il va dire des paroles de menaces et de solidarité qui selon lui seront sans résultat car il fera l’objet de critiques.
C’est pour cela qu’il préfère selon l’analyse d’Abou Fadel cette position ambigüe qui constitue une source d’inquiétude pour Israël.
Le journal en ligne al-Qods al-Arabi rappelle que ce n’est pas la première fois que sayed Nasrallah observe un silence rappelant qu’il l’avait fait le mois de mars dernier lorsque les médias israéliens ont rapporté qu’un homme armé d’une ceinture explosive suspecté d’appartenir au Hezbollah avait été tué.
Sayed Nasrallah avait commenté plus tard ce silence en disant : « Le silence fait partie de la bataille politique, médiatique, psychologique et militaire avec l’ennemi ce silence est révélateur de sagesse et sème la confusion chez l’ennemi et parfois l’absence de commentaire est un commentaire ».
Mais cette fois son silence est le plus fort, décrit le journal, qui rapportant les avis de proches du Hezbollah estime qu’il « relève de l’ambiguïté stratégique ».
Il est d’autant plus fort qu’il lègue la place aux actions de la résistance sur le champ de bataille.
Source: Médias