Une militante bahreïnie craint d’être emprisonnée cette semaine au retour dans son pays où elle veut soutenir son père, un défenseur des droits humains détenu depuis des années et qui serait, selon elle, en grève de la faim.
Maryam al-Khawaja, qui réside à l’étranger, avait été condamnée par contumace à un an de prison pour avoir agressé des policières lors de sa dernière visite dans le pays en 2014.
La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a indiqué sur X (ex-Twitter) qu’elle se rendrait également dans la monarchie du Golfe pour soutenir Mme Khawaja, décrivant son père comme un militant « injustement emprisonné ».
L’annonce de ces visites survient après une grève de la faim observée pendant plus d’un mois par des centaines de détenus au Bahreïn, selon des défenseurs des droits humains, à laquelle ils ont mis fin cette semaine après avoir reçu des assurances sur l’amélioration de leurs conditions.
Mme Khawaja a déclaré à l’AFP qu’elle s’inquiétait pour la santé de son père, Abdulhadi al-Khawaja, un Dano-bahreïni qui, selon elle, est toujours en grève de la faim pour protester contre un manque d’accès à des soins médicaux.
« Je fais ça car la vie de mon père est en danger, je ne peux plus rester les bras croisés à attendre que le téléphone sonne pour m’annoncer qu’il est mort », a-t-elle dit.
« J’y vais en sachant que je pourrais passer le reste de ma vie en prison », a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué, la Direction générale pour la réforme et la réhabilitation a démenti que M. Khawaja était en grève de la faim, affirmant qu’il avait reçu « tous les soins médicaux nécessaires » et qu’il ne présentait « pas de problèmes graves de santé ».
Bahreïn a emprisonné des centaines d’opposants depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation mené essentiellement par des chiites réclamant des réformes au pouvoir sunnite.
Abdulhadi Al-Khawaja avait été condamné à la prison à vie en 2011 pour avoir participé à ce mouvement.
L’annonce de Maryam al-Khawaja intervient alors que le prince héritier Salmane ben Hamad Al-Khalifa est en visite officielle aux Etats-Unis, partenaire stratégique du petit royaume.
A cette occasion, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait promis de soulever la question des droits humains avec le prince héritier.
A la question de savoir si Mme Khawaja serait arrêtée à son retour, un porte-parole du gouvernement bahreïni a répondu à l’AFP: « Les personnes condamnées (…) sont soumis à des procédures légales ».
Source: Médias