Le quotidien Bild relate qu’au début du conflit en Ukraine, lors d’un entretien téléphonique avec le chancelier allemand, le président russe n’aurait pas même évoqué les sanctions occidentales contre Moscou. Un point qui aurait tracassé Scholz.
«Le président n’a jamais abordé le sujet des sanctions avec ceux qui les ont imposées», a déclaré le 29 août Dmitri Peskov. «Pour nous, notre cause est plus importante» a ajouté le porte-parole du Kremlin.
Celui-ci était interpelé par un journaliste sur la parution la veille, dans Bild, de propos qu’auraient échangés Olaf Scholz et Emmanuel Macron suite à leurs entretiens téléphoniques respectifs avec Vladimir Poutine au début de l’offensive russe en Ukraine.
Selon le quotidien allemand Olaf Scholz aurait été déconcerté par l’indifférence de Vladimir Poutine à l’égard des sanctions occidentales.
«Quelque chose me dérange plus que les négociations : il ne se plaint pas de toutes les sanctions», aurait déclaré le chancelier allemand à Emmanuel Macron, relate le quotidien Bild.
Le tabloïd le plus lu d’Allemagne se base lui-même sur le récit que le journaliste Stephan Lamby a fait de cet échange entre les deux leaders occidentaux dans son livre Situation d’urgence. Gouverner en temps de guerre, récemment paru aux éditions C.H. Beck. Livre qui est notamment consacré à la gestion du conflit en Ukraine par le gouvernement allemand.
Cette conversation, entre Scholz et Macron, aurait eu lieu le 4 mars 2022 après leurs appels respectifs à Poutine. Nous sommes alors au 9e jour de l’offensive russe en Ukraine.
Les chancelleries occidentales multiplient les sanctions à l’encontre de la Russie, déclarant vouloir faire de son président «un paria sur la scène internationale».
Fermeture d’espaces aériens aux avions russes, de grandes banques russes déconnectées du système interbancaire Swift, ces sanctions d’une ampleur «historique» sont alors présentées comme devant provoquer l’effondrement de l’économie russe.
La situation en Ukraine : seule préoccupation de Poutine
Mais, à en croire le récit de Stephan Lamby, ces sanctions n’ont même pas été évoquées par le président russe lors de ses échanges téléphoniques avec le chancelier allemand, ni avec le locataire de l’Elysée.
«Je ne sais pas s’il a fait ça lors d’une conversation avec vous. Mais il n’a même pas évoqué les sanctions», aurait insisté le chancelier allemand auprès de son interlocuteur français, ce à quoi ce dernier aurait répondu «moi non plus».
Selon Scholz, le président russe – qui n’a pas exclu une réunion avec les chefs d’Etat allemand et français en vue de négocier la paix en Ukraine – n’aurait parlé que de résoudre la situation en Ukraine.
«Il m’a fait part de toutes ses idées sur la façon de trouver un compromis. Il a parlé de démilitarisation, de dénazification» se serait, selon le terme employé par Bild «plaint» le leader allemand. ︎
«Rien de nouveau, pour parler franchement», conclut le chancelier, après avoir évoqué la demande russe de reconnaître la Crimée ainsi que l’indépendance des républiques de Donetsk et de Lougansk. Quelques mois plus tard, face au refus persistant de Kiev et de ses soutiens occidentaux de négocier, ces deux régions bombardées depuis des années par les forces ukrainiennes finiront – avec celles de Kherson et Zaporojié – par être rattachées à la Russie à la suite d’un référendum.
Sur le front économique, la Russie se montre confiante quant à sa résilience malgré la multiplication des sanctions occidentales. Régulièrement, Moscou – tout comme des institutions financières internationales – annoncent revoir à la hausse leurs prévisions concernant l’économie russe.
Source: Avec RT