Les communiqués alarmistes des ambassades des pays du Golfe dans lesquels, pendant le week-end dernier, certains ont sommé leurs ressortissants au Liban de le quitter et d’autres se sont contenté de leur conseiller d’éviter les zones de conflit ont profondément soulevé des questions sur leurs causes réelles.
D’autant qu’ils ont semé un vent d’inquiétude auprès de l’opinion publique libanaise qui appréhende un sursaut sécuritaire sur fond des évènements survenus la semaine passée dans le camp des réfugiés palestiniens d’Ain al-Hilweh au sud du Liban.
Deux jours après la publication de son communiqué alarmiste, le premier de tous, l’ambassadeur de l’Arabie saoudite Walid al-Boukhari a expliqué que son appel aux ressortissants saoudiens de quitter le pays du cèdre, est lié aux évènements du camp palestinien. Assurant que « Riyad veille à ses ressortissants où qu’ils se trouvent et ne peut en aucun cas être indulgent sur cette question ».
Se défendant de vouloir compromettre la saison touristique estivale au Liban qui connait cette année une importante effervescence.
Mais la source d’al-Manar a livré une autre explication des faits minimisant les causes sécuritaires avancées. Sachant que le communiqué saoudien est intervenu lors de la conclusion d’un cessez-le-feu entre les factions belligérantes dans le camp.
« Ces communiqués font partie des pressions qui avaient été discutées pendant la rencontre des 5 pays à Doha (La France, les USA, l’Egypte, l’Arabie saoudite et le Qatar) pour pousser les parties libanaises à se mettre d’accord sur l’élection d’un chef de l’Etat », affirme la source d’al-Manar.
Cette dernière assure sous le couvert de l’anonymat que depuis la rencontre de Doha et la seconde visite au Liban de l’envoyé du président français au Liban Jean-Yves Le Drian, les pays qui y ont participé sont persuadés que le mois d’août et les jours du mois de septembre qui précèderont sa troisième visite sont un délai qui se démarquera de la phase suivante laquelle verra une nouvelle approche du dossier présidentiel.
Selon cette source, les informations de presse sur des sanctions américaines contre le chef du Parlement Nabih Berri font partie de ces pressions mais « elles ne seront pas efficaces pour produire une différence dans le dossier présidentiel tant que les Libanais n’agissent pas de leur plein gré ».
Toujours est-il que tout le monde à l’intérieur et à l’extérieur du Liban attend les résultats du dialogue entrepris entre le Hezbollah et le Courant Patriotique libre depuis près d’un mois. Alliés depuis l’accord de Mar Mkhail en 2006, qui avait abouti à l’élection du président Michel Aoun en 2016, ils divergent entre eux sur la personne de son successeur.
Le premier est fermement attaché à la candidature du chef du Courant des Marada Sleiman Frangiyeh et le second a soutenu celle de Jihad Azour lors de la dernière séance parlementaire pour l’élection.
« Le dialogue entre le CPL et le Hezbollah est la seule activité interne qui pourrait briser l’état d’immobilisme négatif et renverser le cours des choses », a assuré la source d’al-Manar selon laquelle il constitue aussi l’unique lueur d’espoir.
Source: Al-Manar